Les Algériens désormais acculés à justifier d’une bonne santé mentale pour se rendre à la Mecque

La Mecque.. DR

Comme on pouvait s’y attendre, le récent drame des pèlerins algériens, dont deux ont été tués à la Mecque, à coups de couteau et par l’un de leurs compatriotes, a obligé l’Arabie saoudite à réagir pour éviter à l’avenir ce genre d’incidents.

Le 05/03/2023 à 14h29

L’ambassade saoudienne à Alger impose désormais une attestation de bonne santé mentale aux pèlerins algériens se rendant aux lieux saints. Une décision ressentie comme une humiliation par les Algériens, qui se voient mondialement indexés comme des «fous».

Quand un État d’accueil exige d’un État émetteur de voyageurs de contrôler au préalable la santé mentale de ses citoyens, cela signifie qu’il existe une menace très grave de trouble à l’ordre public. Et c’est à nouveau l’Algérie, dont les dirigeants sont déjà connus pour donner régulièrement des signes de pathologies psychiatriques, qui présente cet état anormal de névrose à la face du monde.

Certificat médical

Selon des médias locaux, les pèlerins algériens désirant accomplir les rites du Hadj ou de la Omra aux lieux saints de l’islam en Arabie saoudite doivent désormais justifier d’une «bonne santé mentale», attestée par un certificat médical en bonne et due forme. C’est l’ambassade saoudienne à Alger qui a notifié cette exigence aux futurs candidats algériens au pèlerinage.

Jusqu’ici, c’est un protocole vaccinal contre certaines pandémies ou maladies contagieuses qui était exigé des voyageurs se rendant en Arabie saoudite, qui accueille annuellement plusieurs millions de pèlerins. Les Algériens auront donc la spécificité d’être les seuls pèlerins du monde auxquels est imposé un certificat médical attestant de leur bonne santé mentale.

Cette démarche, unique en son genre, intervient dans le contexte du drame qui a coûté la vie, lundi 20 février dernier à la Mecque, à deux Algériens qui accomplissaient la Omra. Ils ont été tués à l’arme blanche lors d’une rixe avec un autre pèlerin algérien, finalement déclaré atteint de troubles psychiatriques par les enquêteurs saoudiens.

Humiliation

En imposant une attestation de bonne santé mentale aux Algériens, les autorités du royaume wahhabite ne font qu’appliquer à la lettre les préceptes du Coran qui exonèrent les malades mentaux de toutes les obligations -et rites religieux- comme la prière, le jeûne, le pèlerinage… Mais leur décision passe très mal dans l’opinion algérienne, qui la ressent comme une humiliation qui vient s’ajouter au malaise général créé par le crime de la Mecque.

Ce certificat de santé mentale s’ajoute aux innombrables restrictions imposées par la junte aux Algériens, dont celle de se déplacer. Ce qui a fini par transformer le pays en vaste prison, propice à la propagation de troubles mentaux.

Récemment encore, après les conditions imposées aux transporteurs aériens et agences de voyages, acculés à devenir les khabarjias du pouvoir en lui divulguant d’avance toutes les données personnelles des voyageurs, la prise obligatoire d’empreintes digitales vient d’être imposée aux voyageurs transitant par les postes-frontières terrestres tuniso-algériens. Là où la militante franco-algérienne, Amira Bouraoui, a réussi le mois dernier à se jouer des services de sécurité algériens et à fuir un pays où elle est condamnée à la prison et frappée d’une interdiction de sortie du territoire.

Il faut dire que le crime de la Mecque n’est pas le seul à avoir fait réagir les autorités saoudiennes. Cinq jours auparavant, soit le 15 février écoulé, un Algérien a menacé, vers 3 heures du matin, de faire exploser les locaux de l’ambassade saoudienne à Alger. Arrêté, il a été soumis à des expertises psychiatriques qui ont conclu à un état mental dégradé.

Menaces récurrentes

Jeudi 2 mars, une folie quasiment du même genre à visé une autre ambassade arabe à Alger. Un jeune Algérien de 35 ans a été arrêté ce jour-là, après avoir envoyé une lettre de menaces à la représentation diplomatique des Émirats arabes unis à Alger, de laquelle il a exigé une «rançon» de 35 millions de dinars algériens. Lui aussi a subi des examens psychiatriques.

Enfermés par un régime militaire dictatorial, qui les maintient depuis plus de six décennies sous un autre système colonial, les Algériens ont fini par sombrer dans un état mental qui dégénère périodiquement en violences, voire en folies meurtrières internes.

Les troubles mentaux des citoyens algériens sont toutefois sans commune mesure avec la démence des vieillards qui les dirigent. Car s’il fallait soumettre Tebboune, Chengriha and Co à un examen psychiatrique impartial, c’est assurément la camisole et l’isolement qui les attendent.

Par Mohammed Ould Boah
Le 05/03/2023 à 14h29