Législatives en France: la gauche en ordre de marche, la droite déchirée

Le président français Emmanuel Macron s'adresse à la presse lors du sommet du G7 à Fasano, dans le sud de l'Italie, le 13 juin 2024. AFP or licensors

Les partis de gauche français ont scellé leur union au sein du «Nouveau Front Populaire», autour d’un programme commun pour les législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, annoncées à la surprise générale par le président Emmanuel Macron. Une éventuelle alliance avec l’extrême droite, donnée en tête, n’en finit pas de diviser la droite traditionnelle.

Le 14/06/2024 à 07h49

Quatre jours après le séisme provoqué par la dissolution de l’Assemblée par le chef de l’Etat à la suite de la victoire de l’extrême droite aux européennes, les principaux partis de gauche ont annoncé jeudi soir un accord portant sur un «programme de gouvernement et des candidatures uniques». Ce programme commun de «rupture», avec une «déclinaison pour les 100 premiers jours du mandat» est le fruit d’intenses tractations au sein de ce «Nouveau Front Populaire».

Les ténors socialistes, La France insoumise (LFI), écologistes et communistes ont multiplié jeudi les superlatifs pour saluer un «événement politique considérable en France», «une page de l’Histoire». Même l’ancien président socialiste François Hollande, pourtant hostile à LFI, a dit soutenir cet accord. Pour faire barrage à l’extrême droite, «on va au-delà des divergences», a- t-il expliqué sur TF1.

Huit mois après l’implosion de la Nupes, leur précédente alliance, les partis de gauche ont arrêté un partage des 577 circonscriptions du pays, prévoyant notamment 229 candidatures pour LFI, 175 pour le PS, 92 pour les Écologistes et 50 pour les communistes.

Ainsi unie pour ce scrutin uninominal à deux tours, la gauche se prend désormais à espérer une «victoire» face au parti d’extrême droite du Rassemblement national (RN), donné largement en tête.

Recours en justice

Un paysage loin des fractures au parti conservateur Les Républicains (LR), dont le président Éric Ciotti conteste son exclusion pour son ralliement au RN. Le tribunal judiciaire de Paris doit examiner son recours ce vendredi.

Les responsables des Républicains doivent réunir un nouveau bureau politique pour valider formellement l’éviction de leur président. Mais il n’en ont pas fini avec leurs divergences, notamment au sujet de l’attitude à adopter dans les cas de duels entre le «Nouveau Front Populaire» et le RN au second tour le 7 juin. L’eurodéputé François-Xavier Bellamy voterait «bien sûr» pour le RN, a-t-il lâché avant de temporiser sur les réseaux sociaux, quand d’autres prônent l’abstention.

Du côté du RN, Marine Le Pen et Jordan Bardella vont faire vendredi campagne sur le terrain. La première dans son fief d’Hénin-Beaumont, dans le nord de la France, et le second dans une exploitation agricole du Loiret (centre), l’après-midi.

L’argument des JO de Paris

Dans le camp gouvernemental, promis à une lourde défaite, le Premier ministre Gabriel Attal est rentré dans le grand bain jeudi dans le nord du pays, sans réussir à masquer un certain malaise.

En marge du G7 en Italie, Emmanuel Macron a évoqué comme argument électoral l’approche des JO de Paris du 26 juillet au 11 août. Les Français vont «intégrer les Jeux olympiques» dans leurs «choix» aux législatives, a-t-il estimé. «Je pense qu’ils n’ont pas envie d’avoir des Jeux olympiques qui se présentent mal» avec «des gens qui ne sont pas prêts du tout» à organiser, a souligné le chef de l’État… qui a lui-même choisi la date de ces législatives anticipées.


Par Le360 (avec AFP)
Le 14/06/2024 à 07h49