Législatives en France: la campagne électorale démarre sous tension

Des manifestants participent à un rassemblement contre l'extrême droite, à Paris, en France, le 15 juin 2024. AFP or Licensors

Après une semaine de rebondissements et de confusion pour nouer dans l’urgence les alliances et désigner les candidats, la campagne éclair du premier tour des législatives du 30 juin en France démarre officiellement ce lundi sous haute tension.

Le 17/06/2024 à 07h30

ADepuis 18 heures dimanche, tous les candidats à l’un des 577 sièges de députés se sont enregistrés. Place maintenant à la campagne, aux réunions de terrain, à l’envoi de la communication électorale et aux spots à la télévision.

Dans la foulée de sa victoire aux élections européennes du 9 juin, le Rassemblement national (RN, extrême droite) aborde cette campagne en tête des sondages, qui lui donnent autour de 30% des voix. Son président Jordan Bardella, 28 ans, vise le poste de Premier ministre, alors que Marine Le Pen veut garder la présidence du groupe à l’Assemblée nationale, et a déclaré qu’elle ne demanderait pas la démission du président Emmanuel Macron en cas de victoire de son camp.

Le RN avait créé un premier séisme dans la campagne en s’alliant avec le président du parti de la droite traditionnelle Les Républicains (LR) Éric Ciotti. Si ce dernier n’a pas été suivi par les cadres LR -à l’exception d’une députée et du président du mouvement de jeunesse du parti- il a indiqué dimanche soir avoir 62 candidats «du rassemblement des droites» soutenu par le RN.

Et en dépit de son hostilité au RN, le chef du parti d’extrême droite Reconquête Éric Zemmour a annoncé qu’il ne présentera pas de candidat dans près de la moitié des circonscriptions pour favoriser «les artisans de l’union nationale» comme Éric Ciotti.

En deuxième position, avec 25% des intentions de vote, la gauche a réussi le tour de force de surmonter en quelques jours des mois de divisions sous la bannière du «Nouveau Front populaire». Ses leaders doivent tenir un premier rassemblement lundi soir à Montreuil, en banlieue parisienne.

Au sein de cette alliance, une première tempête a été traversée par La France Insoumise (LFI) qui a refusé d’investir plusieurs figures historiques comme Alexis Corbière, qui ont décidé cependant de maintenir leurs candidatures.

Le programme social du Nouveau Front populaire (salaire minimum à 1.600 euros net contre un peu moins de 1.400 euros actuellement, abandon de la réforme des retraites, indexation des salaires sur l’inflation, etc.) est sans surprise attaqué par la majorité. Pour autant, le Premier ministre Gabriel Attal, qui mène la campagne pour le camp présidentiel, a lui aussi annoncé des «mesures de pouvoir d’achat», comme une baisse des factures d’électricité.

Distancée dans les sondages à moins de 20% des intentions de vote, la majorité est menacée d’arriver en troisième position dans nombre de circonscriptions derrière le RN et la gauche. Pour éviter cela, elle a décidé de ne pas présenter de candidat dans une vingtaine de circonscriptions détenues par des élus de droite, de gauche ou du groupe indépendant Liot, jugés constructifs.

À gauche, l’ancien président François Hollande, qui a créé la surprise en annonçant sa candidature en Corrèze (centre), n’a pas d’adversaire de la majorité. De son côté, la branche LR anti-Ciotti, qui tente de maintenir sa voix, a annoncé dimanche soir avoir investi «près de 400 candidats».

La crainte de voir arriver l’extrême droite au pouvoir s’est invitée jusqu’à l’Euro de football en Allemagne. Après la prise de position de l’attaquant Marcus Thuram contre le RN, le capitaine de l’équipe de France Kylian Mbappé a déclaré dimanche être «contre les extrêmes» et a surtout appelé «les jeunes à aller voter».

Par Le360 (avec AFP)
Le 17/06/2024 à 07h30