"Rien ne justifie que M. Hariri ne revienne pas après 12 jours. Nous le considérons donc comme en captivité et détenu, ce qui est contraire à la convention de Vienne" régissant les rapports diplomatiques entre pays, est-il écrit dans un tweet rapportant les propos du président Aoun.
Hariri a créé le choc le 4 novembre en annonçant sa démission soudaine depuis la capitale saoudienne, dénonçant la "mainmise" sur son pays de l'Iran et de son allié libanais le mouvement Hezbollah. Depuis, sa liberté de mouvement fait l'objet d'intenses spéculations. Il avait affirmé dans une interview dimanche qu'il était "libre" de ses mouvements.
"Nous ne pouvons pas prendre de décision concernant une démission qui a été présentée à l'étranger", souligne un autre tweet de Michel Aoun."Qu'il revienne au Liban soit pour présenter sa démission, soit pour revenir sur sa décision, soit pour discuter de ses motivations", a encore précisé le président libanais. "Nous ne pouvons pas attendre plus et perdre du temps, car les affaires de l'État ne peuvent pas être paralysées", a-t-il poursuivi.
Il s'est voulu dans le même temps rassurant concernant l'économie du pays. "N'ayez pas peur, le pays est en sécurité sur les plans économique, financier et de sécurité", a-t-il ajouté.
Le mystère s'épaissit concernant le sort de Hariri, le Premier ministre démissionnaire ayant promis de revenir "très bientôt" dans son pays. Sa démission a très rapidement été perçue comme un nouveau bras de fer entre l'Arabie saoudite sunnite, important soutien de Hariri, et l'Iran chiite, grand allié du Hezbollah libanais.
Mardi, le président français Emmanuel Macron a "réitéré son souhait que Saâd Hariri puisse se rendre au Liban comme il l'a annoncé". Depuis, la France, forte de ses liens avec tous les acteurs de la région, multiplie les initiatives pour tenter d'obtenir son retour au Liban.