Le Guatemala annonce le transfert de son ambassade en Israël à Al Qods

Le président du Guatemala Jimmy Morales et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu le 28 novembre 2016. 

Le président du Guatemala Jimmy Morales et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu le 28 novembre 2016.  . Le360 : Adil Gadrouz

Le président du Guatemala, Jimmy Morales, a emboîté le pas à son homologue américain Donald Trump en annonçant dimanche 24 décembre le transfert à Al Qods de l'ambassade de son pays en Israël, en dépit du vote de condamnation de l'Assemblée générale de l'ONU.

Le 25/12/2017 à 07h24

"J'ai donné des instructions à la ministre (des Affaires étrangères, Sandra Jovel) pour entamer les démarches" afin de mettre en œuvre cette décision, a écrit le président sur son compte Twitter, un message diffusé par son service de presse.

Premier chef d'État à prendre une décision similaire à celle de Donald Trump, le président Morales a rendu compte sur les réseaux sociaux d'un entretien téléphonique qu'il avait eu auparavant avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Un des thèmes les plus importants (de l'entretien) avec le Premier ministre (israélien) a été le retour de l'ambassade du Guatemala à Jérusalem", a fait savoir Jimmy Morales, soulignant les "excellentes relations" entre les deux pays "depuis que le Guatemala a soutenu la création de l'État d'Israël".

Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Emmanuel Nahshon, a salué quelques heures plus tard cette "importante décision": "Formidable nouvelle, une vraie amitié !", a-t-il déclaré sur son compte Twitter.

Vendredi, le président Morales avait défendu le soutien de son pays à la décision des États-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël, au lendemain du vote massif de l'Assemblée générale de l'ONU condamnant cette initiative du président américain. "Le Guatemala est historiquement pro-Israël" et "en 70 ans de relations, Israël a été notre allié", avait-il déclaré. Le Guatemala avait voté contre la condamnation de l'ONU, avec le Honduras, le Togo, la Micronésie, Nauru, Palau et les îles Marshall, en plus des États-Unis et d'Israël. "Malgré le fait que n'ayons été que neuf dans le monde, nous avons la totale certitude et conviction que c'était la bonne voie", a-t-il encore déclaré.

Des 193 pays composant l'Assemblée générale de l'ONU, 128 ont voté la résolution condamnant la décision américaine, dont des pays alliés des États-Unis comme la France et la Grande-Bretagne. Ce vote "est une insulte que nous n'oublierons pas", avait lancé l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, à ses quatorze partenaires du Conseil de sécurité. In fine, le texte n'a pas été adopté, les États-Unis ayant utilisé leur veto de membre permanent.

La décision de Donald Trump, le 6 décembre, a provoqué des manifestations quasi quotidiennes dans les Territoires occupés par Israël, et terni la fête de Noël pour les chrétiens palestiniens.

La position de l'ONU n'a guère changé depuis des décennies. Elle ne reconnaît pas l'annexion de Jérusalem-Est (Al-Qods), qu'elle considère comme territoire occupé, et a déclaré la loi israélienne de 1980 comme étant une violation de la loi internationale. Pour elle, le statut final de Jérusalem doit être négocié entre les parties. La vision internationale largement répandue reste celle de Jérusalem comme la capitale d'Israël et d'un État palestinien indépendant.

La résolution 478 de l'ONU en 1980 appelait tous les pays ayant une mission diplomatique à Jérusalem à l'en retirer. Treize pays (Bolivie, Chili, Colombie, Costa Rica, République dominicaine, Équateur, Salvador, Guatemala, Haïti, Pays-Bas, Panama, Uruguay, Venezuela) avaient déménagé leur ambassade à Tel-Aviv, où se trouvent celles des autres pays.

Le 25/12/2017 à 07h24