Le Booker Prize attribué mardi, à l'issue d'une sélection très féminine

(De gauche à droite) Les auteurs présélectionnés du Booker Prize 2024, l'écrivain australien Charlotte Wood, l'écrivain américain Percival Everett, l'écrivain britannique Samantha Harvey, l'écrivain néerlandais Yael van der Wouden, l'écrivain canadien Anne Michaels et l'écrivain américain Rachel Kushner posent avec leurs livres pendant le Booker Événement photo du prix Prize 2024, au centre Southbank, dans le centre de Londres, le 11 novembre 2024

(De gauche à droite) Les auteurs présélectionnés du Booker Prize 2024, l'écrivain australien Charlotte Wood, l'écrivain américain Percival Everett, l'écrivain britannique Samantha Harvey, l'écrivain néerlandais Yael van der Wouden, l'écrivain canadien Anne Michaels et l'écrivain américain Rachel Kushner posent avec leurs livres pendant le Booker Événement photo du prix Prize 2024, au centre Southbank, dans le centre de Londres, le 11 novembre 2024. AFP or licensors

Le prestigieux prix littéraire britannique Booker Prize dévoile mardi soir le nom du lauréat ou de la lauréate de son édition 2024, à l’issue d’une sélection finale plus féminine que jamais.

Le 12/11/2024 à 07h52

L’annonce sera faite aux alentours de 22H00 GMT lors d’une cérémonie à Londres, qui sera retransmise sur Radio 4, chaîne de la BBC.

Sur les six finalistes en lice pour succéder à l’Irlandais Paul Lynch, cinq sont des autrices. Un record pour ce prix qui a contribué au succès d’écrivains comme Salman Rushdie, Margaret Atwood ou encore la Nobel 2024 Han Kang, qui l’avait remporté en 2016 avec «La végétarienne».

Fidèle à sa réputation de dénicheur de talents, le Booker 2024 fait la part belle dans sa sélection à des noms encore peu connus du grand public international, dont une primo-autrice de moins de quarante ans: Yael van der Wouden, avec «The Safekeep», fresque historique sur le passé nazi des Pays-Bas.

Elle est aussi la première Néerlandaise à atteindre la finale. Si elle remportait ce prix, elle s’inscrirait dans les pas de l’Ecossais Douglas Stuart, primé en 2020 avec son premier roman «Shuggie Bain», traduit depuis en 37 langues.

Dans le même temps, la finale offre aussi de grands noms de la littérature anglophone. Parmi eux, deux favoris: les Américains Percival Everett et Rachel Kushner.

Un Booker après l’Oscar?

Après avoir vu l’adaptation de son roman «l’Effacement» se faire une place aux Oscars 2023 en remportant la statuette du meilleur scénario, l’Afro-Américain Percival Everett pourrait bien remporter le Booker avec «James». Ce prix lui avait échappé une première fois en 2022.

Un peu à la manière de Kamel Daoud, prix Goncourt 2024 qui avait publié en 2013 avec «Meursault, contre-enquête» un contrepoint au classique d’Albert Camus, «L’Etranger», James Everett revisite un des chefs-d’œuvre de la littérature américaine: «Les Aventures de Huckleberry Finn» (1884) de Mark Twain.

Cette fois, la narration se fait du point de vue de Jim, un esclave. L’une des principales ficelles de l’intrigue est linguistique. Chez Twain, le dialecte de Jim fait de lui un personnage limité, un peu pathétique. Chez Everett, il est pensé comme un outil de survie que les esclaves utilisent pour masquer leurs capacités réelles devant les esclavagistes blancs.

À sa sortie aux Etats-Unis, le livre a été qualifié de «chef-d’œuvre» par le New York Times. Il a également eu les faveurs de la presse britannique, le Times louant une réécriture «brillante».

Autre histoire, autre époque: avec «Creation Lake», Rachel Kushner, prix Médicis étranger 2018 avec «Le Mars Club», emmène le lecteur dans le monde de l’espionnage avec le personnage de Sadie Smith, qui tente d’infiltrer un groupe d’éco-activistes dans la France rurale.

La Canadienne Anne Michaels, adoubée par sa compatriote Margaret Atwood, pourrait aussi rafler la mise avec «Held», son troisième roman. L’autrice avait fait une entrée fracassante sur la scène littéraire en 1997 avec «Fugitive pieces» («La mémoire en fuite» en français), un best-seller qui avait été encensé par la critique.

Dans ce nouveau roman, la romancière creuse les thèmes de ses précédents récits: l’histoire, la mémoire, les effets des traumatismes et du deuil sur de longues périodes, à travers l’histoire d’un homme qui tente de surmonter la blessure de la Grande Guerre.

L’Australienne Charlotte Wood tentera également de s’imposer avec «Stone Yard Devotional». L’histoire d’un narrateur anonyme désillusionné par son travail de conservateur d’espèces en danger, qui décide d’emménager dans un couvent.

Dans «Orbital», la Britannique Samantha Harvey suit quant à elle six astronautes de la station spatiale internationale (ISS).

À la clé, une récompense de 50.000 livres (environ 60.000 euros) et la promesse d’une renommée internationale synonyme de succès en librairie.

Par Le360 (avec AFP)
Le 12/11/2024 à 07h52