Plus de 48 millions de Français doivent renouveler la totalité de l'Assemblée nationale, soit 577 députés, lors de ce scrutin à deux tours, le second étant prévu dans une semaine, le 19 juin. L'Assemblée et le Sénat détiennent le pouvoir législatif en France.
Les bureaux de vote ont ouvert à 06H00 GMT et fermeront à 16H00 GMT à l'exception des grandes villes dont Paris, où le délai est prolongé jusqu'à 18H00 GMT, heure à laquelle sont attendues les premières estimations des instituts de sondage.
Plusieurs territoires français hors métropole, en Guadeloupe ou la Martinique notamment dans les Antilles françaises, ont voté dès samedi, les résultats devant être annoncés également en soirée.
Selon les derniers sondages d'intentions de vote publiés vendredi, la formation Ensemble! du président Macron et ses alliés centristes est au coude à coude avec l'alliance de partis de gauche Nupes regroupée derrière Jean-Luc Mélenchon.
Le parti RN d'extrême droite de Marine Le Pen, finaliste à la présidentielle du 24 avril, arriverait en troisième position, loin devant la droite traditionnelle qui pourrait perdre son statut de premier groupe d'opposition.
Ces législatives devraient ainsi confirmer la large recomposition du paysage politique de la France engagée avec l'élection d’Emmanuel Macron en 2017.
En nombre de députés, les sondages, beaucoup plus incertains, donnent également un avantage à la formation d’Emmanuel Macron et ses alliés qui arriveraient en tête, mais sans certitude d'obtenir la majorité absolue de 289 députés.
L'abstention pourrait battre un nouveau record au-delà des 51,3% en 2017, selon ces sondages, la campagne électorale ayant peu mobilisé les Français. Elle touche en premier lieu les jeunes et les catégories populaires.
La gauche en embuscadePour le président Macron, l'absence d'une majorité absolue compliquerait le chemin des réformes qu'il souhaite entreprendre pour son second mandat, sur les retraites notamment.
Si, cas de figure le moins probable, la Nupes de Jean-Luc Mélenchon remporte la majorité absolue, il serait privé de pratiquement tous ses pouvoirs.
«Ce n'est plus lui qui déterminera la politique de la nation, mais la majorité à l'Assemblée nationale et le Premier ministre qui en sera issu», résume Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel à l'université Panthéon-Sorbonne.
Le chef de l'Etat français s'est mobilisé en fin de campagne appelant les Français à lui donner une «majorité forte et claire».
Il s'est posé en rempart contre les «extrêmes» incarnée à ses yeux par la gauche radicale de Jean-Luc Mélenchon et l’extrême-droite de Marine Le Pen, synonymes selon lui de «désordre» pour la France.
A 70 ans, Jean-Luc Mélenchon, vieux routier de la vie politique française arrivé troisième à la présidentielle, s'est imposé comme son principal opposant.
Il a pris la tête d'une alliance inédite regroupant les socialistes, communistes, écologistes et son propre mouvement, la France insoumise.
Le leader de la gauche caresse l'espoir de remporter les législatives et d'imposer une cohabitation au président Macron qui le verrait endosser les habits de Premier ministre.
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Sa coalition propose un programme économique prévoyant d'injecter 250 milliards d'euros dans l'économie (contre 267 milliards de recettes) dont 125 milliards d'aides, subventions et redistributions de richesse. Le scrutin se déroule dans un climat d'inquiétude des Français face à la flambée des prix de l'alimentation et de l'énergie.
Le gouvernement français se fait fort de rappeler que la France a le taux d'inflation le plus faible (5,2% en mai sur un an) en Europe. Lui qui soutient déjà fortement l'économie depuis la pandémie de Covid-19, a promis d'autres mesures de sauvegarde du pouvoir d'achat des Français, dès après l'élection.
Mais le sort de ce gouvernement, tout juste nommé mi-mai, est suspendu au verdict des législatives, plusieurs de ses membres, dont la Première ministre Elisabeth Borne, étant candidats. Une défaite d'Elisabeth Borne signifierait un large remaniement.