Pays riches et en développement ont repris ce lundi les négociations lors de la conférence sur le climat de l’ONU à Bakou, après une première semaine de tractations aux résultats, de l’avis général, quasi nuls.
L’objectif est de passer à la vitesse supérieure et éviter un fiasco vendredi, au terme de la conférence. «Cette réunion arrive à un moment critique: nous sommes à la moitié de la COP29 et les véritables difficultés commencent», a prévenu le président azerbaïdjanais de la COP29, Moukhtar Babaïev.
Dès son arrivée à Rio dimanche, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a sommé les pays du G20 (groupe incluant aussi Chine et Brésil) de montrer l’exemple et de trouver «des compromis» pour sauver la COP29.
Depuis des mois, lui et le chef de l’ONU Climat, Simon Stiell, visent particulièrement le G20, qui rejette les trois quarts des gaz à effet de serre. «Sans réduction rapide des émissions, aucune économie du G20 ne sera épargnée par le carnage économique lié au climat», a redit ce week-end Simon Stiell.
Le but est de graver dans le marbre onusien comment financer de l’ordre de 1.000 milliards de dollars par an d’aide climatique à destination des pays en développement. Cet argent permet de construire des centrales solaires, d’investir dans l’irrigation ou de protéger les villes contre les inondations.
Les pays développés, mais pas seulement
L’Union européenne est le premier contributeur mondial, mais en période d’austérité, elle est peu encline à augmenter ses budgets internationaux. Les États-Unis de Joe Biden se veulent leaders pour sortir de l’impasse, à deux mois du retour au pouvoir de Donald Trump. Le président sortant est allé symboliquement dimanche en Amazonie, appelant à oeuvrer «pour l’humanité».
Le chiffre de 1.000 milliards d’aide annuelle pour les pays en développement d’ici 2030 est l’estimation du besoin par des économistes mandatés par l’ONU Nicholas Stern et Amar Bhattacharya. Mais tout n’est pas censé venir des pays riches, et c’est tout le problème. Seuls les pays développés sont, selon les textes de l’ONU, obligés d’aider.
Mais l’Europe veut un signal des pays émergents comme la Chine qu’ils mettront au pot, volontairement. À Bakou, Pékin n’est pas perçue comme hostile, au contraire, et une réunion entre responsables chinois et européens fut une lueur d’espoir la semaine dernière.
Dans ces négociations marathon, diplomates et ministres parcourent désormais le site de la COP en baskets. Mais on espère aussi des résultats à l’autre bout monde, comme aux Philippines, où le typhon Man-yi a fait souffler des vents avec des rafales atteignant 305 km/h.
«On espère qu’ils vont radicalement accélérer pour tenir les engagements de l’accord de Paris de 2015 et que cela va se traduire en actions concrètes pour les gens sur le terrain», a dit à l’AFP Rei Josiah Echano, responsable de la réponse aux désastres de la province de Samar du Nord.