Iran: le président Ebrahim Raïssi est mort dans un accident d’hélicoptère, selon les médias officiels

Le président iranien Ebrahim Raïssi, dont le décès a été annoncé ce lundi 20 mai 2024

Les médias iraniens ont annoncé ce lundi matin la mort du président Ebrahim Raïssi et du ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian dans l’accident la veille de leur hélicoptère dans le nord-ouest de l’Iran. Cette annonce ouvre une période d’incertitude politique en Iran, un acteur majeur au Moyen-Orient.

Le 20/05/2024 à 06h23

L’information du décès du président iranien Ebrahim Raïssi a été donnée par les principales agences de presse et journaux, après la découverte de l’épave de l’hélicoptère à l’aube. La télévision diffuse ce lundi matin des chants religieux en montrant des photos du président.

«Le grand esprit du président populaire et révolutionnaire d’Iran a rejoint le royaume suprême», a indiqué l’agence officielle Irna, en saluant «le martyre» des victimes, précisant que le gouvernement publierait «une déclaration» en milieu de matinée.

La perspective de découvrir vivants le président de 63 ans, élu en 2021, et les huit autres passagers, avait progressivement diminué durant la nuit. Parmi eux figuraient le gouverneur de la province d’Azerbaïdjan oriental, le principal imam de la région, ainsi que le chef de la sécurité du président et trois membres d’équipage.

L’hélicoptère a disparu dimanche en début d’après-midi alors qu’il survolait une région escarpée et boisée dans des conditions météorologiques difficiles avec de la pluie et un épais brouillard. L’épave a été découverte à l’aube et les secours ont rapidement indiqué qu’il n’y avait «aucun signe montrant que les passagers de l’hélicoptère» étaient en vie, selon la télévision d’Etat.

L’avancée des recherches a été suivie avec attention à l’international, notamment aux États-Unis, en Russie, en Chine et dans les pays voisins. «Nous suivons de près les informations», a indiqué dimanche un porte-parole de la diplomatie à Washington, tandis que Pékin s’est dit «très inquiet» après la disparition de l’hélicoptère.

À la demande de Téhéran, Moscou avait annoncé envoyer en Iran une cinquantaine de spécialistes des opérations de sauvetage, des véhicules tout-terrain ainsi qu’un hélicoptère. Le président Vladimir Poutine s’est entretenu avec l’ambassadeur d’Iran en Russie, selon l’agence de presse officielle Tass.

Plusieurs pays du Golfe (Arabie saoudite, Qatar, Émirats arabes unis et Koweït) ont apporté leur soutien à Téhéran et offert de l’aider dans les recherches, au même titre que la Syrie et l’Irak. La Turquie a déployé 32 secouristes et un drone de vision nocturne qui a été opérationnel durant la nuit, tandis que l’Union européenne a annoncé avoir activé, à la demande de l’Iran, «le service de cartographie de réponse rapide CopernicusEMS» pour épauler Téhéran dans les recherches.

L’appareil, un Bell 212, faisait partie d’un convoi de trois hélicoptères transportant la délégation présidentielle, dont deux ont atterri sans encombre à Tabriz, la grande ville du nord-ouest, d’où M. Raïssi devait rejoindre Téhéran. Le ministre de l’Intérieur Ahmed Vahidi a évoqué la possibilité d’un «atterrissage brutal» de l’appareil présidentiel, sans donner de détails.

M. Raïssi, qui avait le titre d’ayatollah, présidait la République islamique depuis près de trois ans. Considéré comme un ultraconservateur, il avait été élu le 18 juin 2021 dès le premier tour d’un scrutin marqué par une abstention record pour une présidentielle et l’absence de concurrents de poids.

Il avait succédé au modéré Hassan Rohani, qui l’avait battu à la présidentielle de 2017. Il était soutenu par la principale autorité de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, qui a appelé dimanche soir les Iraniens à «prier» et «espérer que Dieu ramènera le président et ses compagnons dans les bras de la Nation». «Le peuple iranien ne devrait pas s’inquiéter, il n’y aura pas de perturbation dans l’administration du pays», a-t-il assuré.

Né en novembre 1960, M. Raïssi a effectué l’essentiel de sa carrière dans le système judiciaire, en étant notamment procureur général de Téhéran puis procureur général du pays. Il figurait sur la liste noire américaine des responsables iraniens sanctionnés par Washington pour «complicité de graves violations des droits humains», des accusations balayées comme nulles et non avenues par les autorités de Téhéran.

La Constitution prévoit que, en cas de décès, le président est remplacé par le premier vice-président, Mohammad Mokhber, en attendant la tenue d’une élection présidentielle dans les 50 jours.

Par Le360 (avec AFP)
Le 20/05/2024 à 06h23