Dans un nouvel épisode de répression à l’encontre des voix dissidentes en Iran, Atena Farghadani, célèbre caricaturiste et militante, a été violemment arrêtée par les forces de l’ordre le samedi 13 avril. Son crime présumé: avoir tenté d’exposer l’un de ses dessins à proximité du palais présidentiel de Pastor, en Iran, dans une manifestation de son engagement pour la liberté d’expression.
Actuellement détenue à la prison pour femmes de Qarchak, dans la province de Téhéran, l’artiste a refusé, en signe de protestation, de payer la caution pour sa libération provisoire. Lors de son arrestation, elle aurait été victime de mauvais traitements qui ont laissé des cicatrices visibles sur son visage, a affirmé son avocat Mohammad Moqimi au Comité féminin du Conseil national de résistance en Iran (NCRI Women’s Committee), ONG politique basée à l’étranger.
La caricaturiste de 37 ans a déjà été arrêtée à deux reprises pour ses prises de position contre le régime iranien, dont la dernière fois en 2023.
Ces actes de violence policière ne constituent pas une première pour Atena Farghadani. Lors de sa seconde arrestation, elle avait été hospitalisée d’urgence après avoir subi des maltraitances, dont une tentative d’empoisonnement, selon ses dires, et a aussi été abandonnée dans un hôpital après avoir perdu conscience suite à une grève de la faim.
Les premiers démêlés d’Atena Farghadani avec les autorités iraniennes remontent à août 2014. Elle avait à l’époque signé un dessin critiquant un projet de loi sur la stérilisation volontaire, où des membres du Parlement iranien étaient représentés avec des têtes d’animaux. Cette caricature osée l’avait conduite dans les geôles de la prison d’Evin, à Téhéran, où elle était restée en détention deux mois durant, avant d’être libérée sous caution.
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En 2015, Atena Farghadani s’était vu décerner le prestigieux «Prix du courage d’un dessinateur de presse par l’ONG américaine Cartoonist rights network internationale (CRNI). D’ailleurs, en réaction à cette nouvelle arrestation, plusieurs ONG de défense des droits humains ont exprimé leur inquiétude sur les réseaux sociaux et appelé à sa libération immédiate.