Après plus de trois ans de guerre en Ukraine et des avancées extrêmement limitées vers une trêve, plusieurs pays, dont la France et le Royaume-Uni, se sont dits favorables à l’idée d’une présence militaire européenne de maintien de la paix en Ukraine.
«Vous pourriez presque faire ressembler cela à ce qui s’est passé avec Berlin après la Deuxième Guerre mondiale, quand vous aviez une zone russe, une zone française, une zone britannique, une zone américaine», dépeint le général Kellogg dans un entretien publié ce samedi 12 avril par le quotidien britannique The Times.
Et pour remplacer le mur de séparation construit en 1961 dans la capitale allemande -puis abattu en 1989-, l’émissaire américain pense au fleuve Dniepr, «un obstacle majeur» naturel qui coupe l’Ukraine et même Kiev du Nord au Sud.
Selon lui, une présence anglo-française sous la forme d’une «force de garantie» de la paix, à l’ouest du Dniepr, ne serait «pas du tout provocatrice» pour Moscou. La Russie serait à l’est, tandis que les troupes ukrainiennes se tiendraient au milieu. Les États-Unis n’enverraient aucune force armée, a assuré le responsable.
Néanmoins conscient que le président russe Vladimir Poutine pourrait «ne pas accepter» cette proposition, Keith Kellogg suggère également d’établir une «zone démilitarisée» entre les lignes ukrainienne et russe. Ce afin de s’assurer qu’aucun échange de tirs n’ait lieu.
«Vous regardez une carte et vous créez, faute d’avoir un meilleur terme, une zone démilitarisée (DMZ). Les deux camps reculent chacun de 15 kilomètres», explique-t-il. Une zone tampon post-guerre, mais de seulement quatre kilomètres de large, existe par exemple entre les Corées du Nord et du Sud depuis 1953. «Vous pouvez surveiller ça plutôt facilement», affirme M. Kellogg, ajoutant cependant: «Y aura- t-il des violations? Probablement, parce qu’il y en a toujours».
Dans une publication mettant en avant l’entretien avec l’émissaire, The Times a évoqué une «partition» de l’Ukraine comme un volet d’un éventuel accord de paix. Mais Keith Kellogg a estimé que ses propos avaient été «mal interprétés»: «Je parlais d’une force de résilience post-cessez-le-feu, en soutien de la souveraineté de l’Ukraine. Je faisais référence à des zones de responsabilité pour une force alliée (sans troupes américaines). Je ne faisais PAS référence à une partition de l’Ukraine», a-t-il écrit sur X, écartant l’idée d’un redécoupage territorial.








