Guerre en Ukraine: Kiev dénonce une nouvelle attaque russe «massive» contre ses infrastructures

Des ouvriers ukrainiens réparent un toit, tandis que le drapeau russe flotte au-dessus de Marioupol, en Ukraine sous contrôle russe, le 6 mai 2024, au milieu du conflit russo-ukrainien. AFP or licensors

Les forces russes ont mené dans la nuit de mardi à mercredi une nouvelle «attaque massive» de missiles et de drones contre les infrastructures énergétiques de l’Ukraine, faisant au moins six blessés, ont affirmé les autorités ukrainiennes.

Le 08/05/2024 à 06h56

«L’ennemi ne renonce pas à ses plans visant à priver les Ukrainiens de lumière. Une nouvelle attaque massive contre notre industrie énergétique!» a écrit sur Telegram le ministre ukrainien de l’Énergie, Guerman Galouchtchenko.

Ces attaques ont visé des installations de production et de transmission d’électricité dans les régions de Poltava (est), Kirovograd (centre), Zaporijjia (sud), Lviv, Ivano-Frankivsk et Vinnytsia (ouest), a-t-il précisé.

Les différentes autorités locales ont fait état d’au moins six blessés dans le courant de la nuit: un dans la région de Dnipropetrovsk (sud), un celle de Kirovograd (centre), deux à Brovary, près de Kiev, et au moins deux autres dans la capitale.

La compagnie DTEK, le plus gros investisseur privé dans le secteur énergétique en Ukraine, trois centrales thermiques ont été «sérieusement endommagées». Elle a précisé que ses installations avaient été bombardées environ 180 fois depuis le début de la guerre en février 2022, dont cinq fois au cours des six dernières semaines.

Selon l’administration militaire de la ville de Kiev, des bombardiers stratégiques russes Tu-95MS ont tiré plusieurs missiles de croisière sur la capitale, placée en état d’alerte pendant trois heures. Tous ces missiles ont été abattus, a-t-elle précisé.

«Tentative d’assassinat du président ukrainien»

Le service ukrainien de sécurité (SBU) a annoncé, hier mardi, dans un communiqué avoir «démantelé un réseau d’agents» des services de sécurité russes (FSB) qui préparait «l’assassinat du président ukrainien», et avoir arrêté deux officiers ukrainiens qui en faisaient partie.

D’autres «hauts représentants» des sphères militaires et politiques auraient également été ciblés, comme le chef du renseignement militaire Kyrylo Boudanov et celui du SBU Vassyl Maliouk, a précisé le communiqué.

Depuis le début de l’invasion russe, en février 2022, Kiev a déjà fait état de plusieurs tentatives d’assassinat visant le président Zelensky et attribuées à Moscou.

La Russie a longtemps été réputée avoir des agents dans l’armée et l’appareil sécuritaire ukrainiens, même si la résistance de l’Ukraine à l’attaque russe et l’échec de l’offensive sur Kiev, au printemps 2022, ont montré les limites des services secrets de Moscou.

Cette fois, le SBU a affirmé avoir arrêté «deux colonels» du service d’État ukrainien assurant la sécurité de responsables publics.

«Ils ont été arrêtés il y a quelques jours», a précisé à l’AFP une source au sein des forces de l’ordre ukrainiennes. «C’étaient des hommes vraiment haut placés, l’un d’eux occupait le poste de chef d’un département», a-t-elle ajouté.

Ces deux responsables auraient «transmis des informations confidentielles» à la Russie et avaient été recrutés par le FSB avant l’invasion de 2022, a de son côté affirmé le SBU.

Les suspects sont accusés de «haute trahison» et de «préparatifs pour un attentat terroriste» et risquent la réclusion à perpétuité, a ajouté cette source.

Sur une vidéo publiée par le SBU, un homme au visage flouté raconte qu’il devait recommander au FSB une personne prête à «bloquer» le président, probablement au moment où celui-ci allait enregistrer son discours traditionnel du soir.

L’un des membres de ce réseau supposé se serait procuré des drones et des explosifs, a affirmé le SBU.

Ce réseau avait prévu la «liquidation» cette semaine de Kyrylo Boudanov, crédité pour des opérations militaires risquées sur le sol russe et dont la mort aurait été un «cadeau» à Vladimir Poutine pour son investiture mardi, d’après le SBU.

Par Le360 (avec AFP)
Le 08/05/2024 à 06h56