Gaza: des milliers de Palestiniens exultent après l’annonce d’une trêve

Des Palestiniens célèbrent la conclusion d'un accord de trêve entre Israël et le Hamas, le 15 janvier 2025, à Deir el-Balah, dans le centre de Gaza.

Des milliers de Palestiniens ont exulté mercredi soir à travers la bande de Gaza à la nouvelle de l’annonce d’un accord de trêve entre Israël et le Hamas, après plus de quinze mois de guerre.

Le 16/01/2025 à 07h02

La conclusion de cet accord de trêve entre Israël et le Hamas, négocié par le biais d’une médiation du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis, a été annoncée par une source proche des négociations avant d’être confirmée par un responsable américain et que le président élu américain Donald Trump annonce «un accord sur les otages au Moyen-Orient».

À Deir el-Balah, dans le centre de Gaza, des centaines de personnes ont manifesté leur joie devant l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa, où tant de morts ont afflué depuis le début de la guerre, en dansant, brandissant des drapeaux palestiniens.

Plusieurs rassemblements spontanés ont eu lieu en d’autres localités, selon des journalistes de l’AFP sur place ou des témoins joints par téléphone, avant que le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n’annonce que des points restaient à régler, tout en disant espérer boucler les négociations dans la nuit.

La trêve a finalement été confirmée par le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, et doit entrer en vigueur dimanche. Au cours d’une première étape, qui doit durer 42 jours, 33 personnes enlevés lors de l’attaque du Hamas seront libérées, a-t-il ajouté.

À Deir el-Balah, un homme et un journaliste sont soulevés sur les épaules de la foule pour une interview au-dessus des Palestiniens en liesse. Alors qu’arrive une ambulance, des «Allahou Akbar!» fusent au milieu d’hommes et de femmes tout sourire.

De jeunes enfants, certains semblant perdus au milieu de cette agitation, sont là aussi, au spectacle, déambulant entre les adultes. Un groupe de jeunes garçons, d’une dizaine d’années, entonne un chant populaire de la résistance, aussitôt filmés par une escouade de téléphones portables.

«J’irai au cimetière»

Jointe par téléphone dans le camp de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, Randa Samih, une déplacée originaire de Gaza-ville, peine à contenir son émotion. «Je n’arrive pas à croire que ce cauchemar qui dure depuis plus d’un an commence à toucher à sa fin», dit cette Palestinienne de 45 ans. «Nous avons perdu tant de monde, nous avons tout perdu.»

«Nous avons besoin de beaucoup de repos. Dès que la trêve aura commencé, j’irai au cimetière pour rendre visite à mon frère et à plusieurs parents», ajoute-t-elle. «Nous les avons enterrés au cimetière de Deir el-Balah sans sépulture convenable. Nous érigerons de nouvelles tombes, sur lesquelles nous inscrirons leurs noms».

Abdelkarim, un habitant de Gaza âgé de 27 ans, dit éprouver «de la joie en dépit de tout ce que nous avons perdu». «Nous allons revenir à la vie. Je n’arrive pas à croire que je vais enfin revoir ma femme et mes deux enfants qui sont partis vers le sud il y a plus d’un an», ajoute-t-il, disant espérer «que les déplacés seront rapidement autorisés à rentrer».

«Une victoire»

Devant l’hôpital al-Ahli de la ville de Gaza, qui ne fonctionne plus que partiellement en raison des importantes pénuries accablant le territoire, des dizaines de personnes se sont rassemblées, affichant pour beaucoup un large sourire.

Confiant éprouver des «sentiments mêlés», Khamis Al-Assi, un médecin encore vêtu de sa tenue d’hôpital, dit espérer que «la joie se répandra dans toutes les maisons». À ses côté, Fadl Naeem liste les proches qu’il a perdus depuis le début de la guerre au cours de laquelle plus de 46.707 personnes ont été tuées, en grande majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l’ONU.

«Je vais installer la tente devant ma maison et j’attendrai la reconstruction», conclut cet homme déplacé par les combats comme la quasi-totalité des habitants de la bande de Gaza.

Les célébrations étaient plus modestes sur la place centrale de Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie occupée, où les automobilistes klaxonnaient en passant près d’un petit groupe de personnes distribuant des pâtisseries.

«Ceux qui prétendent qu’il n’y a pas de victoire se trompent: il y a une victoire incontestable», a déclaré à l’AFP Omar Assaf, un habitant de la ville, «car l’ennemi a échoué dans tous ses objectifs, tandis que la résistance conserve toute sa force».

Par Le360 (avec AFP)
Le 16/01/2025 à 07h02