«Je suis heureux d’avoir déposé ma candidature», a déclaré Jean Ping après avoir remis une copie de son dossier au secrétaire exécutif du Front, l’une des principales coalitions de l’opposition gabonaise.
«Il appartient désormais au Front de rassembler toutes les candidatures, de les étudier et de désigner le meilleur candidat», a-t-il dit, confiant d’être ce meilleur choix.
Au moment où il déposait sa candidature, le président en exercice du Front, Pierre André Kombila a indiqué à la presse que «la procédure de désignation du candidat mise en place est illégale et inopérante».
Kombila et plusieurs cadres fondateurs du Front estiment que le contexte n'est pas propice à la désignation d'un candidat à l’élection présidentielle. Ils veulent d’abord contraindre le pouvoir à ouvrir un dialogue national inclusif afin de moderniser le système électoral qu’ils estiment trop taillé à la mesure des appétits du parti au pouvoir. «Aller aux élections dans les conditions actuelles, c’est aller au casse-pipe», a déduit M. Kombila.
«Je n’irai pas au casse pipe. Ce sont eux qui vont droit vers un casse pipe», a rétorqué Jean Ping dans une interview avec la presse. Cette querelle est emblématique des traditionnelles divisions de l’opposition à la veille de chaque scrutin électoral.
«Je suis le futur président de la République gabonaise», a insisté Ping, visiblement décidé à briguer le fauteuil présidentiel, même en qualité d’indépendant.
Jean Ping est un diplomate chevronné. Il a été plusieurs fois ministre de 1990 à 2008. Il a notamment été ministre du Pétrole puis ministre des Affaires étrangères. A ce poste, il forge sa réputation internationale. Il préside à la 59e Assemblée générale de l’ONU en 2004 avant d’être élu en 2008 président de la Commission de l’Union africaine (UA).
De retour au pays, il quitte avec fracas les rangs du Parti démocratique gabonais (PDG, ancien parti unique au pouvoir) et intègre les rangs de l’opposition. Fort de son riche curriculum vitae et de son dense carnet d’adresses, Jean Ping se dit certain qu’il chassera du pouvoir le président sortant, Ali Bongo Ondimba, possible candidat à sa propre succession.