Frappes du Pakistan dans le sud-est de l’Iran

Une voiture quitte l'hôpital du district de Panjgur, dans la province du Baloutchistan, le 17 janvier 2024, où les victimes d'une attaque aérienne iranienne ont été transférées plus tôt dans la matinée. AFP or licensors

Deux jours après une attaque iranienne sur son territoire, le Pakistan a annoncé jeudi avoir mené dans la nuit des frappes en Iran, qui ont fait sept morts selon les médias iraniens. La Chine, qui entretient des liens privilégiés avec Islamabad et Téhéran, s’est dite prête à «jouer un rôle» pour apaiser les tensions entre les deux pays.

Le 18/01/2024 à 08h13

Deux jours après une attaque iranienne sur son territoire, le Pakistan a annoncé jeudi avoir mené dans la nuit des «frappes contre des caches terroristes» en Iran. «Ce matin, le Pakistan a mené une série de frappes de précisions, hautement coordonnées et spécifiquement ciblées, contre des caches terroristes dans la province du Sistan- Balouchistan» dans le sud-est de l’Iran, a annoncé dans un communiqué le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

L’agence officielle iranienne Irna a indiqué que «plusieurs explosions ont été entendues dans plusieurs secteurs autour de la localité de Saravan», en citant un responsable du Sistan-Balouchistan où l’armée est confrontée à une insurrection larvée depuis des décennies. Ces explosion ont fait sept morts, trois femmes et quatre enfants, selon la télévision publique iranienne.

Les autorités iraniennes ont convoqué jeudi le chargé d’affaires pakistanais à Téhéran. «À la suite de l’attaque menée tôt ce matin par le Pakistan sur un village frontalier dans la province du Sistan-Baloutchistan, le chargé d’affaires pakistanais a été convoqué au ministère des Affaires étrangères pour des explications», a relaté l’agence Tasnim.

Proposition chinoise d’intermédiation

Pékin, qui entretient des liens privilégiés avec Islamabad et Téhéran, se tient prêt à «jouer un rôle constructif» pour apaiser les tensions entre le Pakistan et l’Iran, après des frappes réciproques sur leur territoire. «En cas de besoin des deux parties, nous sommes disposés à jouer un rôle constructif pour apaiser la situation», a indiqué devant la presse une porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning.

Téhéran avait mené mardi soir une frappe aérienne contre des «cibles terroristes» au Pakistan. Islamabad avait jugé mercredi «totalement inacceptable» et injustifiée cette attaque, qui avait causé la mort de deux enfants.

Selon des médias pakistanais, l’attaque iranienne s’était produite près de Panjgur, dans le sud-ouest de la province du Baloutchistan (ouest), où Pakistan et Iran partagent une frontière d’un millier de kilomètres. En réponse, le Pakistan a rappelé son ambassadeur en Iran et décidé d’empêcher le retour de l’ambassadeur iranien, qui est actuellement dans son pays.

L’agence de presse iranienne Mehr avait précisé que cette «riposte par missile et par drone» avait visé le quartier général au Pakistan du groupe jihadiste Jaish al-Adl (Armée de la Justice en arabe), en réponse à une «agression contre la sécurité» de l’Iran. Jaish al-Adl, groupe armé formé en 2012, a mené plusieurs attaques sur le sol iranien ces dernières années, la plus récente contre un commissariat de police de Rask au Sistan-Baloutchistan, en décembre 2023, dans laquelle 11 policiers iraniens avaient été tués.

Iran et Pakistan s’accusent fréquemment de permettre à des groupes rebelles d’opérer à partir du territoire de l’autre pour lancer des attaques, mais il est rare que les forces officielles de l’un ou l’autre de ces pays ne soient impliquées.


Par Le360 (avec AFP)
Le 18/01/2024 à 08h13