Les élections départementales approchent en France et une affiche de campagne des candidats LREM, dans le département de l'Hérault fait grand bruit, tant au sein du parti que sur la scène politique en général.
Ainsi, le numéro deux du Rassemblement national (RN, extrême droite), Jordan Bardella, a allumé la mèche dès le lundi 10 mai en tweetant la photo de l'affiche avec Sarah Zemmahi, candidate suppléante aux côtés de trois colistiers dans un canton de Montpellier (sud). "C'est cela la lutte contre le séparatisme?" demandait-il à la ministre française déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa.
Le délégué général de La République en marche (LREM, parti au pouvoir), Stanislas Guerini, a répondu à l'élu RN, toujours sur Twitter, en adressant un "ultimatum" à sa candidate: "Les valeurs portées par LREM ne sont pas compatibles avec le port ostentatoire de signes religieux sur un document de campagne électorale. Soit ces candidats changent leur photo, soit LREM leur retirera leur soutien."
Une position approuvée, mardi 11 mai, par le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, même s'il a précisé que "juridiquement, rien n'empêche une personne de se présenter à une élection avec un signe religieux, en l'occurrence un voile".
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"On ne souhaite pas présenter de candidats qui s'affichent sur des documents officiels de campagne avec un signe ostensible religieux. C'est une question de choix politique", a plaidé le secrétaire d'Etat.
Plusieurs députés ont contesté ce recadrage. Pour la députée Naïma Moutchou, "écarter cette candidate serait une discrimination", a-t-elle ajouté, approuvée par ses collègues Cécile Rilhac et Stella Dupont. La députée Coralie Dubost a enfoncé le clou: "Lorsque vous avez une jeune femme ingénieure, qui fait des heures de bénévolat, qui s'engage dans un parti pour porter des valeurs progressistes, qu'elle soit voilée ou non, elle a toute sa place chez nous".
Interpellé, Stanislas Guerini a expliqué qu'il ne demandait pas une modification du droit. "C'était une erreur de répondre à Bardella" et "si certains ont été heurtés, je m'en excuse", a-t-il ajouté, selon des propos rapportés.
Dans l'Hérault (sud), les candidats LREM campent sur leur position. "On ira jusqu'au bout avec ou sans étiquette" en "soutenant le président", a renchéri Hélène Ovistgaard, autre colistière.