«Il n’y a eu aucune alerte précédant cette explosion. Nous ne connaissons pas son origine», a déclaré le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin lors d’un point de presse mercredi en fin d’après-midi sur les lieux du sinistre, dans le 5ème arrondissement de Paris.
Dans ce quartier cossu de la capitale, qui abrite notamment le Panthéon, le ministre a indiqué qu’au moins deux personnes étaient encore potentiellement sous les décombres sans qu’il soit sûr, à ce stade, qu’elles se trouvaient bien sur les lieux. «J’ai cru à un bombardement. Ça a résonné dans l’appartement. J’ai eu 10 secondes de grosse inquiétude, beaucoup de gens étaient aux fenêtres», a témoigné un riverain.
Quelque 270 pompiers et 70 engins, dont un camion spécialisé dans le sauvetage et le déblaiement, ont été engagés sur le sinistre. Ils ont «empêché la propagation de l’incendie à deux immeubles mitoyens qui ont été sérieusement déstabilisés par l’explosion» et «ont été évacués», a précisé le préfet de police, Laurent Nuñez, ajoutant que l’incendie avait été circonscrit en fin de journée.
Plusieurs témoins et riverains, interrogés par l’AFP, ont dit avoir senti une odeur de gaz et entendu une «grosse explosion» aux environs de 14H50 GMT dans une large partie de l’arrondissement. L’immeuble effondré, situé sur la longue artère de la rue Saint-Jacques, près d’un ancien hôpital militaire, abritait notamment une école de mode privée, la Paris American Academy.
«Ça a fait un boom très fort. Je suis tombé de ma chaise de réunion, comme d’autres», a déclaré un responsable du secrétariat général de l’Enseignement catholique, dont le bâtiment est mitoyen. «Ça a été précédé par une coupure de courant, un homme de chez nous a voulu sortir pour voir, et a constaté une forte odeur de gaz dehors», a-t-il ajouté.
Les «premiers éléments (...) nous conduisent à confirmer que cette explosion est partie de l’immeuble», a déclaré sur les lieux la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau. Une enquête judiciaire pour «blessures involontaires» a été ouverte.
Selon la maire du 5ème arrondissement, Florence Berthout, le bruit de l’explosion «tout à fait énorme» s’est propagé «dans une partie de l’arrondissement». Des vitres ont explosé à plus de 400 mètres de l’immeuble, a constaté l’AFP.
«Forte explosion»
«On ne savait pas si on sortait dans la rue, s’il allait se passer quelque chose, on ne savait pas si c’était terroriste. Le bâtiment en face a pris feu, plein de vitres ont explosé», lance Alexis, 23 ans, un voisin. Youssef raconte que sa sœur habitant au rez-de-chaussée d’un immeuble proche, «faisait la sieste et qu’il y a eu une forte explosion, elle a cru que c’était un attentat».
Un périmètre de sécurité a été installé, a constaté une journaliste de l’AFP, mais les riverains sont autorisés à circuler. «Une cellule d’accueil a été ouverte en mairie du 5e arrondissement afin d’accueillir, de prendre en charge et d’informer les victimes et les habitants impactés», a indiqué la municipalité dans un communiqué.
Le dernier important sinistre de ce type dans la capitale française remonte au 12 janvier 2019. Ce jour-là, une forte explosion provoquée par une fuite de gaz avait soufflé la rue de Trévise, dans le IXe arrondissement de Paris (centre), tuant quatre personnes dont deux pompiers, en blessant 66 autres et laissant quelque 400 sinistrés.







