François Bayrou, chef du gouvernement français, a franchi peu avant 13h30 la grille de l’Élysée pour s’entretenir avec Emmanuel Macron.
Emmanuel Macron a pris acte dès lundi soir du refus des députés de lui apporter leur confiance et promis de nommer dans les «tout prochains jours» son successeur. Une nomination qui pourrait intervenir dès mardi - «C’est possible», glisse-t-on dans l’entourage du chef de l’État- le nom de Sébastien Lecornu, déjà favori en décembre avant que François Bayrou ne s’impose, revenant avec insistance.
Le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand, un temps cité, a fait savoir mardi qu’il ne serait pas nommé et précisé que «Sébastien Lecornu est en train de composer son propre gouvernement» lors d’une réunion des dirigeants de son parti, a indiqué à l’AFP un participant. Ce sera le cinquième chef du gouvernement depuis le début du quinquennat en 2022.
«Urgence» avant «Bloquons tout»
Il y a «urgence à nommer un Premier ministre» parce qu’il ne doit pas «y avoir de pouvoir vacant» à la veille du mouvement «Bloquons tout» et avant la mobilisation syndicale du 18 septembre, a martelé le ministre de l’Intérieur sortant Bruno Retailleau, patron du parti Les Républicains (LR), évoquant un mois «propice à tous les débordements».
Selon ses proches, Emmanuel Macron préfère donner les clés de Matignon à une personnalité «de confiance».
Depuis lundi soir, le nom du ministre des Armées Sébastien Lecornu, 39 ans, devenu au fil du temps un intime du chef de l’État, revient avec insistance en macronie, certains interlocuteurs de l’Elysée allant jusqu’à rapporter que ce choix avait été arrêté. Avec la prudence d’usage: déjà en décembre, le président avait voulu désigner ce fidèle, avant que François Bayrou ne s’impose à lui pour Matignon.
Le nom de Catherine Vautrin est aussi cité, mais la ministre du Travail et de la Santé reste discrète, ayant elle aussi déjà expérimenté un revirement élyséen en 2022. Sur l’aile gauche de la macronie, la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet s’est dite prête mardi à aller Matignon pour y appliquer un éventuel «pacte de coalition».
Autant de noms qui ne résolvent pas en soi l’équation: comment obtenir, a minima, une non-censure du PS, nécessaire pour tenir? Selon un interlocuteur régulier d’Emmanuel Macron, ce dernier pourrait cette fois accepter que le Premier ministre, d’autant plus si c’est un proche, fasse de réelles concessions aux socialistes, par exemple sur la taxation des plus riches jusqu’ici un tabou pour lui.
Olivier Faure a refusé de dire si son parti négocierait avec une personnalité issue du camp présidentiel, continuant de «revendiquer le pouvoir». La cheffe des Écologistes Marine Tondelier a exhorté le chef de l’État à «recevoir» les chefs des partis de gauche «avant toute décision».
Le macroniste Gabriel Attal a demandé, quant à lui, la désignation préalable d’un «négociateur» à même de vérifier les coalitions possibles.







