Cette expertise a été demandée par le juge d'instruction chargé de l'enquête pour vérifier la compatibilité de l'état de santé du théologien, qui affirme souffrir d'une sclérose en plaques et d'une neuropathie, avec sa détention.
Ce délai s'explique notamment par la charge importante de travail à laquelle doivent faire face les deux médecins désignés, selon l'ordonnance de prorogation de délai dont l'AFP a eu connaissance.
Une première expertise avait été réalisée dans l'urgence mi-février par un autre expert, à la demande de la cour d'appel de Paris, afin qu'elle puisse statuer sur le recours de M. Ramadan contre son placement en détention provisoire.
Elle avait conclu que la santé de l'islamologue de 55 ans n'était pas contraire à son maintien sous écrou.
Le médecin soulignait néanmoins "la nécessité d'un bilan neurologique complet et sérieux qui n'a pas été fait depuis les années que semblent durer les troubles allégués".
Tariq Ramadan a été mis en examen (inculpé) le 2 février pour viols, dont l'un sur personne vulnérable, après les plaintes de deux femmes fin octobre.
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L'intellectuel musulman, qui conteste ces accusations, avait été écroué en banlieue parisienne, la justice craignant une possible fuite, des pressions sur les plaignantes ou une réitération des faits.
Début mars, une troisième femme a porté plainte, affirmant avoir subi de multiples viols entre 2013 et 2014 en France, à Bruxelles et à Londres.
Tariq Ramadan est hospitalisé à la Pitié Salpétrière depuis le 8 mars et s'y trouvait encore vendredi, a précisé une source proche du dossier.
La détention de ce petit-fils du fondateur de la confrérie islamiste des Frères musulmans a suscité un vif émoi dans une partie des rangs musulmans, certains dénonçant un "deux poids, deux mesures", voire un "complot" contre une des rares figures médiatiques de l'islam européen.