Les recherches se concentrent en particulier sur une lettre de revendication retrouvée sur les lieux et qui devrait permettre d'y voir plus clair sur cet acte ayant blessé un joueur espagnol et plongé le monde du football dans l'émoi.
"La lettre endosse la responsabilité des faits", a indiqué une magistrate du parquet mardi en fin de soirée, Sandra Lücke. Elle n'en a pas donné le contenu et indiqué vérifier son "authenticité".
Trois explosions ont soufflé mardi soir une partie des vitres du bus amenant les joueurs du Borussia Dortmund au stade de la ville où ils s'apprêtaient à affronter l'AS Monaco, leader du championnat français, en quart de finale aller de la Ligue des champions.
Le défenseur international espagnol du club jaune et noir, l'Espagnol Marc Bartra, 26 ans, a été blessé au poignet droit et a du être opéré dans la soirée. Il a aussi été soigné pour des coupures dues à des éclats de verre.
Un policier, qui escortait le bus en moto, a également été blessé, souffrant d'un traumatisme sonore. Le match, lui, a été reporté d'une journée sur décision du club et de l'UEFA.
Les joueurs des deux équipes, malgré le choc, sont attendus sur la pelouse mercredi à 18H45 (16H45 GMT) dans une atmosphère qui s'annonce lourde et un stade comme toujours plein à craquer. Les mesures de sécurité ont été renforcées pour l'occasion.
Le motif des trois explosions reste à ce stade inconnu. Les autorités allemandes ont ouvert une enquête pour "tentative d'homicide", sans utiliser la qualification d'attentat "terroriste", soulignant qu'il était trop tôt pour tirer des conclusions. La police a indiqué ne pas vouloir donner de détails sur l'enquête "pour des raisons tactiques".
La vigilance des forces de sécurité allemandes est néanmoins renforcée depuis les attentats de 2016 dans le pays, notamment celui du marché de Noël au camion-bélier en décembre à Berlin (12 morts, 48 blessés) revendiqué par l'EI, dans un contexte de menace jihadiste permanente en Europe.
Selon des sources proches des services de sécurité citées par l'agence de presse allemande DPA, les autorités du pays n'ont pas à ce stade d'indications que les explosions relèvent de l'acte "terroriste".
Le quotidien Bild, journal le plus lu d'Allemagne et généralement bien informé sur ces dossiers, rapporte que les enquêteurs pensent avoir affaire à des bombes artisanales confectionnées avec des sections de tuyau.
Le journal affirme aussi que la police recherche une voiture immatriculée "à l'étranger".
Les enquêteurs n'en sont pas moins persuadés qu'il s'agit d'une attaque délibérée contre l'équipe.
Les explosions se sont produites vers 19H15 heure locale (17H15 GMT) à proximité de l'hôtel de l'équipe, que le bus venait de quitter. Le stade, où devait se dérouler la rencontre face à Monaco, est situé à une dizaine de kilomètres.
La police a précisé que les charges, au nombre de trois, "pourraient avoir été dissimulées dans une haie" et ont détonné au passage du véhicule. Ces explosifs "sont à prendre au sérieux", a-t-elle ajouté. Un autre objet retrouvé à proximité s'est finalement avéré n'avoir aucun lien avec l'attaque, a précisé la police de Dortmund mercredi matin.
Le bus des joueurs a été très endommagé sur son flanc, les vitres en partie soufflées par les explosions.
"Toute l'équipe est en état de choc. Ce sont des images que l'on ne peut pas s'enlever de la tête", a déclaré le directeur général du club allemand, Hans Joachim Watzke.
Les supporters des équipes allemandes et monégasques ont évacué le stade mardi soir, sans incident.
En signe de solidarité, les quelque 3.000 supporters de Monaco présents mardi soir dans le stade ont scandé plusieurs fois: "Dortmund ! Dortmund !", applaudis par le reste du public.
Le club a lancé un hashtag à l'attention des supporters monégasques pour les aider à trouver un logement pour la nuit à Dortmund: #bedforawayfans (lits pour supporters en déplacement).
"J'espère que l'équipe sera, dans une certaine mesure, en état de se présenter demain pour un match de compétition", a souhaité Watzke.