Des dizaines de milliers de partisans de Donald Trump se retrouvent lundi à Milwaukee pour la convention du Parti républicain, une grand-messe historique sous haute tension, après la tentative d’assassinat de l’ancien président, qui sera sans doute accueilli avec une ferveur renouvelée.
Le lieu choisi pour la convention est un immense complexe sportif, dont les murs sont tapissés d’immenses photographies à la gloire du candidat républicain à la présidentielle. Mais l’image que tout le monde a en tête, c’est celle d’un Donald Trump à l’oreille ensanglantée, le poing brandi, évacué de façon précipitée samedi par ses gardes du corps d’un meeting de campagne en Pennsylvanie.
«Je ne devrais pas être ici, je devrais être mort», a déclaré l’ancien président dans un entretien diffusé dimanche par le New York Post, affirmant que s’il n’avait pas penché la tête légèrement à droite, il serait mort, rapporte le quotidien ultra-conservateur.
Dans une interview accordée au Washington Examiner, Donald Trump a confié avoir entièrement réécrit son discours de convention à la lumière de la tentative d’assassinat dont il a été victime, pour appeler à un «l’unité nationale». Cet attentat a choqué une société américaine de plus en plus polarisée, ulcérant les plus radicaux des militants trumpistes, qui accusent ouvertement les démocrates d’en porter la responsabilité.
Le colistier mystère
Le premier temps fort de la convention républicaine à Milwaukee viendra sûrement dès ce lundi, avec l’annonce de la personne choisie par Donald Trump pour être son futur vice-président, s’il remporte l’élection le 5 novembre.
Trois noms reviennent en boucle. Celui de l’auteur à succès devenu élu du Congrès, J.D. Vance; du gouverneur du Dakota du Nord, Doug Burgum; et de l’influent sénateur latino de Floride Marco Rubio. À moins que Donald Trump, friand des coups de théâtre en politique, annonce un profil complètement inattendu.
Le colistier du milliardaire républicain prononcera un discours mercredi soir dans la salle principale de la convention. Les thèmes majeurs de ce rendez-vous seront le pouvoir d’achat, l’immigration, la criminalité et la sécurité garantie par une Amérique forte.
Mais le point culminant de ce grand événement institutionnel et festif interviendra jeudi, quand Donald Trump sera désigné candidat officiel des républicains à la présidentielle. Son sacre ne fait plus le moindre doute, formalisé lors d’une soirée spectaculaire, ponctuée par le lâcher de 100.000 ballons rouges, blancs et bleus, déjà en place. Le mot d’ordre de la convention: «Rendre à nouveau à l’Amérique sa grandeur», un slogan en clin d’œil à celui de Donald Trump en 2016.
Une ville sécurisée
Avec ses plus de 50.000 participants, la grand-messe du Parti républicain promet déjà d’être un événement ultra sécurisé. Des périmètres entiers du centre-ville sont clôturés par de grandes grilles métalliques et quadrillés par des agents du Secret Service.
Cette police d’élite chargée de la protection des hautes personnalités a assuré être «totalement prête» à garantir la sécurité de la convention républicaine. Mais elle fait l’objet de vives critiques, accusée de ne pas avoir bien protégé Donald Trump lors de son meeting en plein air samedi.
Appel à «s’unir»
Chamboulant son emploi du temps, le président Joe Biden s’est lui employé durant ce week-end qui marquera le pays à faire retomber la tension, dans plusieurs prises de parole solennelles. «Il n’y a pas de place pour ce genre de violence en Amérique», a-t-il notamment déclaré, appelant la nation à «s’unir». Le locataire de la Maison Blanche a également téléphoné à son rival légèrement blessé, se disant «soulagé» qu’il soit sain et sauf et condamnant les tirs, à l’instar des principaux dirigeants du monde entier.
L’attentat perpétré contre Donald Trump pourrait lui être bénéfique sur le plan électoral, estiment des experts en sciences politiques, en citant le précédent de Ronald Reagan, grièvement blessé par balle en 1981. Ils relèvent en contraste combien Joe Biden est actuellement fragilisé par les questions sur son âge avancé et son acuité mentale, des élus de son propre Parti démocrate l’appelant à se retirer de la course à la Maison Blanche.