États-Unis: les principaux points du premier débat Biden-Trump

Le candidat républicain Donald Trump et le président démocrate Joe Biden lors du premier débat des élections présidentielles américaines de 2024, dans les studios de CNN à Atlanta, Géorgie, le 27 juin 2024. AFP or licensors

Dans le premier débat de la présidentielle américaine, qui s’est tenu dans la nuit du jeudi 27 juin, un Donald Trump relativement sobre a pris l’avantage sur un Joe Biden qui est apparu souvent confus. Voici les principaux points à retenir de cette première joute à quatre mois du scrutin.

Le 28/06/2024 à 07h21

Avec son aplomb et malgré ses nombreux mensonges, Donald Trump a dominé jeudi le premier débat de la présidentielle américaine face à un Joe Biden offensif sur le fond, mais très embrouillé sur la forme. Le président de 81 ans a en effet raté une occasion cruciale de rassurer les millions d’Américains devant leurs écrans sur sa vitalité et sa santé, apparaissant souvent confus, mâchant ses mots et s’emmêlant plus d’une fois les pinceaux.

En face, Donald Trump, même en multipliant les exagérations et les contre-vérités -sans intervention des deux journalistes de CNN animant la soirée, a su contenir ses habituelles outrances. Toutefois, ilne s’engage toujours pas à reconnaître sans conditions les résultats du scrutin. Voici les principaux points à retenir du premier débat entre les deux candidats, à quatre mois de l’élection présidentielle.

Contre-performance pour Biden

Pour Joe Biden, 81 ans, tout l’enjeu de ce premier débat était de rassurer l’Amérique sur sa capacité à assurer un nouveau mandat malgré son âge avancé et les inquiétudes sur sa forme. La voix enrouée, se reprenant fréquemment ou se perdant dans des phrases confuses, le président américain a souvent manqué d’assurance, contrastant avec le ton résolu et énergique de son adversaire républicain.

Jusqu’à décevoir au sein même de son camp. «La prestation de Joe Biden pendant le débat était décevante, il n’y a pas d’autre façon de le dire», a reconnu Kate Bedingfield, ancienne directrice de la communication à la Maison Blanche durant ses premières années de mandat.

Comme pour justifier en partie cette contre-performance, l’équipe de campagne du démocrate a fait savoir qu’il souffrait d’un rhume. Joe Biden a été «lent au démarrage mais a fini en force», a défendu sa vice-présidente Kamala Harris.

Trump reste dans les clous

Donald Trump, dont les sorties sont très appréciées par ses partisans en meeting, devait au contraire lors du débat contrôler son agressivité verbale et ne pas perdre son sang-froid s’il voulait pouvoir convaincre les indécis.

Résultat: tout au long du débat, le candidat républicain a largement réussi à contenir le ton de ses attaques et est resté discipliné. De ce point de vue, les règles du débat, avec un micro coupé pour le candidat n’étant pas en train de parler «ont peut-être aidé Trump parce qu’elles l’ont empêché de hurler sur les réponses de Biden», a estimé Robert Rowland, professeur de communication à l’Université du Kansas.

Attaques personnelles

Les deux candidats se détestent, et ne l’ont pas caché. Après une arrivée glaciale sur le plateau de CNN, sans se serrer la main, Joe Biden et Donald Trump n’ont pas manqué de s’invectiver.

Les coups sont notamment partis du démocrate, qui a accusé l’ancien président d’avoir «le sens moral d’un dépravé», l’a traité de «pleurnichard», «de pauvre type» et de «loser». Il a aussi souligné sa récente condamnation pénale à New York, en le qualifiant de «repris de justice».

Donald Trump, 78 ans, a de son côté mis au défi Joe Biden de passer un «test cognitif» et a martelé que le démocrate était «le pire président de l’histoire du pays».

Cacophonie évitée

Contrairement au premier débat entre les deux hommes en 2020, lors duquel ils n’avaient cessé de se couper la parole, la cacophonie a cette fois été évitée, notamment en raison des règles strictes établies par CNN.

Mais les candidats n’ont de ce fait eu que peu d’échanges directs spontanés, et les présentateurs se sont surtout limités à passer la parole, sans reprendre Donald Trump notamment sur ses exagérations et ses fausses affirmations.

Trump évasif sur les résultats

Donald Trump, qui conteste toujours la victoire de Joe Biden dans les urnes en 2020, a de nouveau refusé de s’engager à reconnaître le résultat de la présidentielle de novembre sans conditions. «Si les élections sont justes et équitables, absolument», a-t-il seulement répondu lorsqu’il a été interrogé sur le sujet. «Ce type n’a aucun sens de ce qu’est la démocratie», a taclé Joe Biden.

Par Le360 (avec AFP)
Le 28/06/2024 à 07h21