Les armes devront rester dissimulées, selon la loi ("concealed carry law") votée il y a quatre ans dans cet État du centre des États-Unis. Elle s'appliquait depuis à tous les établissements publics à l'exception des universités qui en avaient été exclues jusqu'au 1er juillet.
Alarmés par son entrée en vigueur, certains enseignants et étudiants songent à quitter les établissements publics, selon les médias locaux. "Je ne vais pas enseigner à des élèves armés, c'est complètement fou", a déclaré un professeur d'anglais de l'université du Kansas, Philip Nel, sur la chaîne locale KSNT. "Je cherche un autre emploi".
La décision du Kansas est la dernière en date dans un pays régulièrement endeuillé par des fusillades de masse et où les armes à feu font environ 30.000 morts par an, dont plus de 20.000 suicides. Ces fusillades frappent régulièrement des établissements scolaires, comme les célèbres tueries de Columbine en 1999 ou de l'école de Sandy Hook, quand 20 enfants et six adultes avaient été abattus en 2012.
Face à cette violence, plusieurs États comme la Californie interdisent strictement l'accès aux personnes armées dans les universités, tandis qu'une dizaine d'autres ont au contraire opté pour l'autorisation du port d'armes dans les universités. La loi adoptée au Kansas permet toutefois aux universités publiques de continuer à interdire les armes, mais à condition qu'elles installent des détecteurs de métaux. Une option bien trop coûteuse, ont réagi plusieurs directions d'établissements.
Dans ses nouvelles réglementations, l'université de Wichita met en avant le fait que seules les armes de poing sont autorisées, pour les détenteurs ayant plus de 21 ans, mais que les autres armes restent interdites. Les universités ont d'autres part toujours le droit d'interdire les armes lors des rencontres sportives et autres rassemblements... à condition là aussi de mettre en place des détecteurs à métaux.
Les élus du Kansas ont en revanche décidé d'autoriser les hôpitaux publics à continuer d'interdire les armes dans leurs enceintes, y compris les locaux situés sur des campus.
"Le droit de porter des armes est fondamental pour protéger nos libertés", avait déclaré à la mi-juin le gouverneur républicain du Kansas, Sam Brownback, pour expliquer son soutien à l'exemption concernant les hôpitaux. "Cette loi semble bien répondre aux inquiétudes concernant la sécurité".