Si le président catalan Carles Puigdemont donne une réponse "ambiguë" à l’injonction du gouvernement espagnol l’incitant à clarifier son discours, le gouvernement espagnol considérera que le chef de la Generalitat a bel et bien déclaré l’indépendance de la région et prendra les mesures qui s’imposent. C'est ce qu'a affirmé ce samedi le ministre de l’Intérieur, Juan Ignacio Zoido.
"Si (M. Puigdemont) répond avec une quelconque ambiguïté, cela signifiera qu'il ne veut pas le dialogue et le gouvernement espagnol devra alors appliquer les mesures nécessaires", a souligné le ministre dans une interview à la radio COPE.
Le gouvernement espagnol avait donné, mercredi dernier, cinq jours au président catalan pour clarifier s’il a déclaré ou non l’indépendance lors d’une comparution jugée ambiguë mardi devant le parlement de la Catalogne.
Pour M. Zoido, Puigdemont ne peut répondre "que par oui ou non" et si la réponse est affirmative, cela voudra dire que le chef de l’exécutif catalan "s’est une nouvelle fois placé en dehors du cadre de la loi" et que son offre de dialogue "n’était pas sincère".
Le ministre a ainsi incité le président catalan à donner une réponse "sans équivoque" et à renouer avec la "normalité institutionnelle", ajoutant que tout dialogue sur la question doit avoir lieu dans le Congrès des députés espagnol, dans le but de trouver "une solution pour le futur".
Lors d’une une intervention mercredi dernier devant le Congrès des députés (chambre basse) pour informer de la situation en Catalogne, le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, avait indiqué que M. Puigdemont a jusqu’à lundi 10H00 (08H00 GMT) pour clarifier s’il a déclaré l’indépendance, que les effets de cette déclaration aient été suspendus ou pas.
Si le président catalan confirme avoir déclaré l'indépendance de sa région ou s'il ne répond pas, le gouvernement lui accordera un délai supplémentaire jusqu'au jeudi 19 octobre à 10H00 pour faire machine arrière, avant de recourir à l'article 155 permettant de suspendre l'autonomie de la Catalogne, a affirmé M. Rajoy.