Fin décembre, le chômage atteignait 13,8%, le pire score de la zone euro après la Grèce. La destruction d'emplois au premier trimestre est particulièrement forte dans les services, le tourisme, pilier de l'économie espagnole, étant frappé de plein fouet par le confinement décrété le 14 mars.
Le nombre total de chômeurs atteint 3,31 millions de personnes, soit une hausse de 121.000 personnes, mais l'INE souligne qu'"il est probable que de nombreux salariés ayant perdu leur emploi aient été classifiés comme inactifs" car les conditions de l'enquête statistique habituelle ont été perturbées par le confinement.
Le nombre de chômeurs serait donc sous-estimé, car le nombre d'"inactifs", c'est-à-dire les personnes ne recherchant pas d'emploi, a augmenté de 257.500 durant le premier trimestre. Le nombre d'actifs occupés (ayant travaillé au moins une heure pendant la semaine de référence) connaît "sa plus forte chute depuis 2013", avec 285.600 postes de travail détruits, explique l'INE.
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Mais "ce chiffre ne prend pas en compte les salariés affectés par un plan de chômage partiel", considérés comme occupés lorsque le chômage partiel est inférieur à trois mois. Or selon le gouvernement, 3,9 millions d'Espagnols sont actuellement au chômage partiel en raison du confinement décrété le 14 mars.
Au moins 275.900 emplois ont été détruits dans les services, 9.100 dans l'agriculture et 6.200 dans la construction, détaille l'INE. Le gouvernement de coalition de gauche de Pedro Sanchez a simplifié l'accès aux plans de chômage partiel et interdit les licenciements pendant la durée du confinement, espérant ainsi atténuer le violent impact attendu sur l'emploi.
Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit que le taux de chômage pourrait bondir à 20,8% en 2020 en Espagne, tandis que la Banque d'Espagne envisage de 18,3% à 21,7% de chômage en fonction de la durée du confinement.