Espagne: la «police» du Polisario formée au Pays basque par d’anciens terroristes de l’ETA?

Des mitrailleuses montées sur des véhicules tout-terrain du Polisario tentent d'affronter les manifestants, dans les camps de Lahmada.

Des mitrailleuses montées sur des véhicules tout-terrain du Polisario tentent d'affronter les manifestants, dans les camps de Lahmada. . DR

Le gouvernement régional du Pays basque, qui soutient le mouvement séparatiste du Polisario, s’est engagé à former ce qu’il appelle la «police nationale sahraouie». Cette dernière est bien évidemment destinée à réprimer les populations des camps de Tindouf, plus que jamais au bord de la révolte.

Le 23/07/2021 à 17h06

Ce jeudi 23 juillet 2021, un résident sahraoui au Pays basque, et prétendu représentant du Polisario dans cette région qui a longtemps tenté de faire violemment sécession du reste de l’Espagne, a signé un accord très particulier avec un conseiller, mandaté par les autorités régionales basques.

En vertu de cet acte signé par deux personnalités de très bas rang, le gouvernement régional du Pays basque formera «la police nationale sahraouie sur la protection des délégations, des citoyens, des travailleurs humanitaires, des résidents et des visiteurs» des camps de Lahmada près de Tindouf, dans le sud-est algérien. C’est du moins ce que rapporte le site local, gasteizberri.com.

Pourtant cela fait quasiment deux années qu’on n’a plus entendu parler de la moindre visite de l’une de ces catégories censées être protégées par la «police» du Polisario. Par le passé, elles étaient déjà très rares ces délégations qui acceptaient de se faire guider les yeux quasiment bandés dans les camps de Lahmada, par ailleurs copieusement cadenassés par l’armée et la gendarmerie algériennes, dont les éléments ont pour ordre de toujours avoir la gâchette facile à l’égard des Sahraouis qui tenteraient d'en sortir.

Mais cette formation dispensée à des éléments du Polisario, dans un contexte de black-out total sur la vie quotidienne des Sahraouis des camps, mais aussi de débandade diplomatique et militaire du Polisario lui-même et de son mentor algérien, laisse croire qu’il s’agirait de velléités répressives contre les populations des camps. Ces dernières auraient-elles déjà initié une révolte pour sortir du carcan infernal dans lequel elles sont maintenues, sans le moindre espoir d’une vie meilleure, depuis bientôt un demi-siècle?

L’objectif réel de cet accord ne trompe pas de par la formulation de ses objectifs flous. Il y est ainsi allégué que cette formation de policiers vise à aider le Polisario «à obtenir des niveaux de sécurité qui garantissent la coexistence pacifique et démocratique de ses citoyens afin de contribuer à leur développement politique, social et économique». Ce verbiage laisse entendre que les populations des camps sont déjà soit en train de s’entretuer, soit de se faire massacrer à huis clos.

En tout cas, la formation de policiers du Polisario, sous la main d’anciens terroristes, dits repentis, de l’ETA basque, organisation extrémiste qui a ensanglanté l’Espagne plusieurs décennies durant, n’augure rien de bon pour les populations sahraouies des camps de Lahmada.

Par Mohammed Ould Boah
Le 23/07/2021 à 17h06