Espagne: 20 tonnes de cannabis saisies, avec la collaboration du Maroc, sur un navire à destination de la Libye

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La Guardia Civil espagnole a saisi 19,6 tonnes de résine de cannabis, dissimulées dans un navire battant pavillon panaméen à destination de la Libye, a-t-elle annoncé mardi.

Le 11/10/2016 à 13h23

L'opération a été déclenchée après réception d'informations par la Guardia Civil et les douanes françaises, selon lesquelles "le navire Marti N, battant pavillon panaméen, et qui naviguait en Méditerranée à destination de la Libye, pourrait contenir une grande quantité de stupéfiants", précise un communiqué de la Guardia Civil

Le navire a finalement été intercepté avec l'aide d'Europol, l'office européen de police, et l'appui aérien de la Guardia di Finanza, la police financière italienne, le 23 septembre au petit matin, non loin du Détroit de Gibraltar.

Après inspection dans le port d'Almeria (sud de l'Espagne), les enquêteurs ont découvert 19,6 tonnes de résine de cannabis dissimulées dans des sacs, au milieu d'une cargaison de bois.

Tous les membres d'équipage, onze Ukrainiens et un Ouzbek, ont été arrêtés. La Guardia Civil précise que l'opération s'inscrit dans le cadre d'une enquête internationale menée sous la houlette d'Europol impliquant aussi les autorités françaises, italiennes, marocaines, grecques et l'agence antidrogue américaine (DEA).

Au total, sept navires ont été interceptés dans le cadre de cette enquête, tous partis de Turquie.Cinq navires étaient chargés de hachich provenant du Maroc.

Deux autres transportaient des milliers d'armes longues, des munitions ou du nitrate d'ammonium pouvant servir à la fabrication d'explosifs et ont été interceptés en septembre 2015 et février 2016 par les garde-côtes grecs. Selon les enquêteurs, la drogue aurait sans doute servi à financer des achats d'armes.

L'enquête a démarré en 2013 après l'identification par les services antidrogue d'une nouvelle route empruntée par les trafiquants impliquant des transports de cannabis à très grande échelle en Méditerranée orientale.

Ces trafics, parfaitement organisés, "servaient à financer les insurrections de certains des conflits en Afrique du Nord et au Moyen-Orient", a affirmé en conférence de presse le colonel Javier Rogero. "Nous sommes convaincus (...) qu'ils financent aussi le terrorisme jihadiste", a-t-il ajouté.

L'un des navires transportant des armes devait se rendre à Misrata, dans l'ouest de la Libye. En raison de sa position géographique, l'Espagne est l'une des principales plateformes de transit de la drogue en Europe, qu'il s'agisse de la cocaïne provenant d'Amérique Latine ou du cannabis produit dans le nord de l'Afrique.

Le 11/10/2016 à 13h23