Espace: la mission japonaise «Moon Sniper» s’apprête à tenter un alunissage historique

Lors du lancement de la fusée de l'agence spatiale japonaise Jaxa, transportant un alunisseur de la société iSpace, en septembre 2023.

Un module spatial japonais va tenter dans la nuit de vendredi à samedi de se poser sur la Lune avec une précision inégalée, une prouesse technologique qui serait une grande première pour le pays rêvant de devenir le cinquième à réussir cet exploit.

Le 19/01/2024 à 08h56

La descente vers la Lune du module SLIM, pour «Smart Lander for Investigating Moon» doit commencer vers minuit samedi heure japonaise (vendredi 15H00 GMT) et doit durer environ 20 minutes, selon l’agence spatiale nippone Jaxa. Cet engin non habité de petite taille (2,4 m de long pour 1,7 m de large et 2,7 m de haut) est surnommé «Moon Sniper», car il devra non seulement alunir, mais aussi se poser dans un rayon de 100 mètres par rapport à sa cible, rayon considéré comme un haut degré de précision.

Se poser avec précision sur la Lune est «un énorme enjeu, un énorme progrès technologique qui permettrait de concevoir des missions visant à répondre à des questions de recherche beaucoup plus spécifiques», a expliqué Emily Brunsden, directrice de l’Astrocampus de l’université de York. Mais réussir cet exploit est «exceptionnellement difficile sur le plan technologique».

SLIM doit se poser dans un petit cratère de moins de 300 mètres de diamètre appelé Shioli, d’où l’engin devrait pouvoir mener au sol des analyses de roches censées provenir du manteau lunaire, la structure interne du satellite naturel de la Terre, qui est encore très mal connue.

Un industriel du jouet comme partenaire

SLIM emporte une sonde sphérique à peine plus grande qu’une balle de tennis, capable de modifier sa forme pour se déplacer sur le sol lunaire. Elle a été développée par la Jaxa, en partenariat avec le géant japonais du jouet Takara Tomy.

Cette mission japonaise ambitionne également de faire avancer la recherche sur les ressources en eau sur la Lune, une question clé alors que les Etats-Unis et la Chine comptent à terme y installer des bases habitées. La présence de glace d’eau a été démontrée au fond de cratères dans les régions polaires de la Lune, lesquelles par conséquent attirent désormais toutes les attentions.

La course vers la Lune

Plus de 50 ans après les premiers pas de l’homme sur la Lune, par les Américains en 1969, celle-ci est redevenue l’objet d’une course mondiale. La rivalité entre les Etats-Unis et la Chine y occupe un rôle central, mais nombre d’autres pays et sociétés privées s’y intéressent également, comme la Russie, ou encore l’Inde, qui a réussi l’été dernier son premier alunissage.

Les deux premières tentatives d’alunissage du Japon ont, elles, mal tourné. En 2022, une mini-sonde de la Jaxa, Omotenashi (« hospitalité » en japonais), qui était embarquée à bord de la mission américaine Artémis 1, a connu une défaillance fatale de ses batteries peu après son éjection dans l’espace. Et en avril 2023, un alunisseur de la jeune entreprise privée japonaise ispace s’est écrasé à la surface de la Lune, ayant échoué l’étape de la descente en douceur.


Par Le360 (avec AFP)
Le 19/01/2024 à 08h56