Alors qu’elle se promenait avec une amie aux abords de la Tour Eiffel, à Paris, à la recherche d’un restaurant où déjeuner, Fatima Saidi, touriste marocaine de 22 ans qui réside en Espagne, a été ciblée par le crachat d’un homme qui passait à ses côtés.
«Au début, je ne comprenais pas, je n’y croyais pas. Mon amie m’a dit qu’ici, c’était normal, qu’elle était habituée. Comment ça, normal?», s’indigne Fatima dans une vidéo postée sur son compte Instagram, qui compte près de 400.000 abonnés.
Mais bien décidée à ne pas se laisser faire, la jeune femme de 22 ans a alors pris sa communauté à témoin. Filmant en direct la scène, la touriste marocaine s’est alors lancée à la poursuite de son agresseur, afin de lui demander des explications.
Devant la caméra du téléphone, alors que la jeune femme l’interpelle, l’homme continue de courir en brandissant en direction de Fatima Saidi un doigt d’honneur et en lui crachant au visage une seconde fois.
Immortalisée, la scène a été postée sur ses réseaux sociaux par l’influenceuse de 22 ans et est devenue virale. «La chose la plus surprenante, c’est à quel point il était nonchalant. Il a fait ça comme s’il le faisait souvent», s’étonne-t-elle, en dénonçant le caractère à la fois raciste et misogyne de cette agression.
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«J’ai l’âge d’être sa petite-fille et il me crache dessus parce que je suis habillée comme ça? C’est aussi de la misogynie, il ne ferait jamais ça à un homme», s’indigne-t-elle. Déterminée à ne pas laisser cet acte impuni, Fatima Saidi s’est rendue immédiatement après son agression au commissariat de police de Paris Centre pour y porter plainte.
«Les gens comme lui doivent faire face aux conséquences de leurs actes. Il sait que nous sommes deux filles inoffensives, donc il a utilisé son privilège masculin blanc contre nous. Il savait que rien ne lui arriverait jamais», dénonce Fatima Saidi, qui a précisé n’avoir jamais été victime de ce type d’agression en Espagne où elle réside.
Vendredi 19 avril, la Ville de Paris, par la voix de son premier adjoint Emmanuel Grégoire a «condamné évidemment ce geste, qui représente à la fois une agression contre la religion musulmane et contre les femmes». Et d’ajouter que cette agression allait «à l’encontre de l’esprit de tolérance et d’ouverture qui caractérise Paris», rapporte le journal Le Parisien.