De nouvelles pluies torrentielles menacent le Sri Lanka et l’Indonésie, où la faim guette

Cette photo, prise le 5 décembre 2025, montre une jeune fille marchant dans la boue devant sa maison, dans une zone inondée d'Aceh Tamiang, province d'Aceh. Le 5 décembre, en Indonésie, les survivants tentaient de reconstruire leurs vies brisées après des inondations dévastatrices qui ont fait plus de 1750 morts dans cinq pays, et la crainte de nouvelles catastrophes planait sur eux avec l'annonce de nouvelles pluies. (Photo : AMANDA JUFRIAN / AFP). AFP or licensors

Le Sri Lanka et l’Indonésie se préparent à de nouvelles pluies torrentielles samedi, qui pourraient compliquer les opérations de secours et de nettoyage après une semaine de catastrophes meurtrières en Asie du Sud et du Sud-Est. Alors que le bilan s’alourdit et que des zones restent inaccessibles, l’urgence humanitaire grandit, entre manque de vivres, milliers de sinistrés et appels à l’aide internationale.

Le 06/12/2025 à 07h57

Le Sri Lanka et l’Indonésie redoutent de nouvelles pluies torrentielles prévues samedi, ce qui risque d’entraver les opérations de nettoyage après les inondations et glissements de terrain meurtriers de la semaine passée.

La série de tempêtes tropicales et de pluies de mousson qui s’est abattue sur cette région de l’Asie, provoquant des glissements de terrain et des crues soudaines a tué depuis la semaine dernière quelque 1.770 personnes en Indonésie, au Sri Lanka, en Malaisie, en Thaïlande et au Vietnam.

Parmi elles, 883 personnes sont mortes à Sumatra, grande île de l’ouest de l’Indonésie, selon l’agence de gestion des catastrophes indonésienne samedi matin, où 520 autres sont portées disparues.

Ce bilan pourrait être alourdi par la faim qui menace les villages et «zones (qui) restent inaccessibles dans les régions reculées d’Aceh», s’est inquiété Muzakir Manaf, le gouverneur de cette province «complètement détruite, du nord au sud, des routes à la mer».

«Beaucoup de gens ont besoin de produits de première nécessité», a-t-il déclaré à la presse. «Les gens ne meurent pas à cause des inondations, mais à cause de la faim».

D’après l’agence météorologique indonésienne, la pluie pourrait revenir samedi dans les provinces d’Aceh et du nord de Sumatra, où l’eau et la boue ont enseveli les maisons.

«Trahi»

Munawar Liza Zainal, habitant d’Aceh, se sent «trahi» par le gouvernement indonésien, qui n’a jusqu’à présent pas déclaré l’état de catastrophe nationale, malgré les pressions.

«C’est une catastrophe extraordinaire qui doit être traitée avec des mesures extraordinaires», insiste l’homme auprès de l’AFP, frustré comme de nombreuses autres victimes.

Selon certains analystes, Jakarta pourrait hésiter à déclarer l’état de catastrophe nationale, et donc à solliciter l’aide internationale qui traduirait son incapacité à faire face seule.

Au Sri Lanka, île au sud de l’Inde qui a sollicité l’aide internationale cette semaine, Colombo a confirmé le bilan de 607 morts et 214 disparus, présumés morts, dans ce que le président Anura Kumara Dissanayake a qualifié de catastrophe naturelle la plus grave jamais connue par le pays.

Plus de deux millions de personnes, soit près de 10% de la population, ont été touchées.

Les rescapés recevront jusqu’à dix millions de roupies (33.000 dollars) pour acquérir un terrain dans un endroit plus sûr et construire une nouvelle maison, a promis vendredi soir le ministère des Finances dans un communiqué.

Le gouvernement offre également un million de roupies (3.300 dollars) à titre d’indemnisation aux proches de chaque personne décédée ou handicapée.

Le Centre de gestion des catastrophes (DMC) a indiqué que plus de 71.000 maisons avaient été endommagées, et que de nouvelles précipitations sont attendues samedi.

Le Fonds monétaire international (FMI) a déclaré examiner la demande du Sri Lanka visant à obtenir 200 millions de dollars supplémentaires, en plus de la tranche de 347 millions de dollars que le pays devait déjà recevoir ce mois-ci.

Par Le360 (avec AFP)
Le 06/12/2025 à 07h57