La Côte d’Ivoire semble avoir pris ses habitudes sur les marchés financiers. Le pays compte mobiliser cette année 1196 milliards FCFA, soit 1,82 milliard d’euros, auprès des investisseurs par appels de fonds sur les marchés financiers.
Un recours qui a pour but d’alimenter un budget qui s’équilibre à 5813 milliards FCFA, soit 8,86 milliards d’euros, pour l’année en cours.
«Au niveau du Trésor, nous avons à mobiliser cette année 1196 milliards de FCFA pour soutenir l'Etat dans le financement de l'économie», a déclaré Assahoré, le directeur général adjoint du Trésor public ivoirien, en marge de la cérémonie de cotation d’un emprunt obligataire dans les locaux de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) d'Abidjan.
Ce retour sur le marché financier s’opère pour le pays dans des conditions endogènes qui devraient encore se bonifier au cours de l’année. Avec un taux de croissance prévu pour se maintenir «autour de 9%» en 2016, dans la dynamique de ces dernières années, estiment certains analystes, mais aussi une stabilité politique qui dissipe les dernières réticences à l’égard de ce pays phare de l’Afrique de l’ouest.
Aussi la Côte d’Ivoire espère surfer sur le succès de ses émissions de 2015. Le dernier en date, la mobilisation réussie de 150 milliards de dollars de Sukuk (obligations islamiques), en décembre dernier, et le succès de ses deux premiers eurobonds (1,5 milliards de dollars collectés) émis en fin 2014 et début 2015.
Au final, le pays aura finalement récolté 1391,0 milliards FCFA sur les marchés financiers en 2015 sur un objectif de 1182 milliards FCFA, rapporte la source.
La Côte d’Ivoire risque toutefois d’être confrontée à de nouveaux facteurs exogènes contraignants liés à un environnement international qui s’est dégradé. Selon l’agence d’information Thomson Reuters, les hausses des taux d’intérêt aux Etats-Unis combinée à l’affaissement des cours des matières premières ont plombé la croissance économique en Afrique, réduisant l’intérêt des investisseurs internationaux pour le continent.
La Côte d’Ivoire qui a émis 28% des titres financiers en Afrique subsaharienne en 2015, arrivant en deuxième position juste derrière l’Afrique du Sud, toujours selon Thomson Reuters, devra redoubler d’efforts pour démontrer qu’elle demeure bien une exception dans ce contexte économique international en berne frappé par l’essoufflement de l’économie chinoise.
L’enjeu est de taille pour le pays qui s’est fixé pour objectif d’injecter près de 30.000 milliards FCFA, environ 45,7 milliards d’euros, dans son économie d’ici 2020, année où il s’est promis d’être émergent.