Selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels, l'Amérique latine compte désormais 3.760 cas de contamination, dont 45 morts. Le Brésil, avec ses 210 millions d'habitants, est le pays le plus touché, enregistrant 1.128 cas, dont 18 décès.
Après le Venezuela -premier pays latino-américain à décréter un confinement général dès le 17 mars- et l'Argentine confinée depuis vendredi, le Salvador samedi, la Bolivie est entrée en confinement obligatoire ce dimanche 22 mars 2020, suivie à partir de mardi par la Colombie.
"Nous devons rester à la maison 24 heures sur 24" parce que "c'est la façon de vaincre le coronavirus", a déclaré hier, samedi 21 mars, la présidente bolivienne par intérim Jeanine Añez, alors que le pays comptabilise 19 cas de coronavirus sur 11 millions d'habitants, sans aucun décès.
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Autre conséquence pour le pays andin, secoué depuis fin octobre par une grave crise post-électorale, le report sine die des élections générales du 3 mai qui devaient permettre aux Boliviens de désigner un successeur au président démissionnaire Evo Morales.
Le référendum constitutionnel prévu fin avril au Chili, également agité par une grave crise sociale, a déjà été reporté au 25 octobre.
La Colombie, qui a annoncé son premier mort hier, samedi, avait déjà placé en confinement plus de 25 millions des 48 millions d'habitants que compte le pays depuis vendredi pour tester le dispositif. La mesure va s'appliquer dès mardi prochain, et au moins jusqu'à la mi-avril à l'ensemble de la population.
Mais dans la nuit de samedi à dimanche, des mutineries ont éclaté dans plusieurs prisons du pays.
Dans un tweet, le président Iván Duque a assuré de sa "détermination pour garantir la tranquillité du pays, et celle de la population privée de sa liberté. Nous protégeons vos vies, mais nous ne pouvons accepter des mutineries".
La pandémie en Amérique latine, où le premier cas a été déclaré le 26 février au Brésil, poursuit inexorablement son avancée, nourrissant les craintes sur la capacité des systèmes de santé à tenir le choc face à la propagation du virus.
Au Brésil, où le président d'extrême-droite Jair Bolsonaro n'a eu de cesse de minimiser l'épidémie et de dénoncer l'"hystérie" autour du Covid-19, les gouverneurs des deux Etats les plus touchés, Sao Paulo et Rio de Janeiro, ont pris eux-mêmes l'initiative de mesures de restrictions.
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L'Etat de Sao Paulo, 45 millions d'habitants, qui comptabilise déjà 15 morts, sera en "quarantaine pour quinze jours à partir du (mardi) 24 mars et jusqu'au 7 avril", a annoncé samedi le gouverneur Joao Doria.
Il a précisé que la mesure "implique la fermeture de tous les commerces et services non essentiels", dont les bars et restaurants, notamment à Sao Paulo, mégalopole de 13 millions d'habitants et poumon économique du Brésil et de la région.
Dans l'Etat de Rio de Janeiro, plages, bars et restaurants ont déjà été fermés sur décision du gouverneur Wilson Witzel, qui a annoncé vendredi dernier vouloir rapidement suspendre les liaisons terrestres, maritimes et aériennes avec les autres Etats.
Au Chili, deuxième pays le plus touché avec 537 cas déclarés, dont une octogénaire décédée hier, samedi 21 mars, premier décès enregistré dans le pays, aucune mesure officielle de confinement n'a été pour l'heure annoncée.
Les espaces publics sont toutefois désertés par les habitants à Santiago, région la plus touchée par l'épidémie, et les manifestations sur la Plaza Italia qui ont scandé les semaines depuis le début de la contestation sociale le 18 octobre, ont marqué le pas.
Mais la forte fréquentation des plages, à une centaine de kilomètres de Santiago, ces derniers jours, suscite l'inquiétude des autorités qui pourraient rapidement durcir les restrictions.
Alors que la quasi-totalité des frontières terrestres sont déjà fermées, et les vols en provenance des pays les plus touchés suspendus dans un très grand nombre de pays, plusieurs gouvernements ont aussi renforcé les mesures de confinement partiel.
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Au Guatemala, des couvre-feu ont été décrétés ou étendus, et le Paraguay a prolongé jusqu'à la mi-avril la suspension des classes et de tous les évènements culturels et sportifs.
La crise bouleverse également le paysage politique: en Equateur, deuxième pays à recenser le plus de décès dans la région, et où 7 personnes testées positives au Covid-19 sont mortes, ce qui place ce pays juste derrière le Brésil, les ministres de la Santé et du Travail ont démissionné au cours de ce week-end.
La ministre équatorienne de la santé, Catalina Andramuño, a quitté ses fonctions en raison de désaccords autour du budget alloué à la lutte contre l'épidémie de Covid-19, même si cette ex-responsable n'a pas fait de déclaration publique.
Son homologue du Travail, Andrés Madero, testé positif au Covid-19, a de son côté indiqué dans sa lettre de départ qu'il souhaitait protéger sa santé.