«L’armée a détecté de multiples missiles de croisière non identifiés autour de 11H00 (02H00 GMT)», tirés vers la mer au large de la côte ouest de la péninsule, a déclaré l’état-major interarmées coréen, qui a dit surveiller de près «tout nouveau signe d’activité supplémentaire» en Corée du Nord.
Il s’agit de la troisième série de tirs de missiles de croisière par la Corée du Nord cette semaine, en pleine escalade des tensions entre Séoul et Pyongyang.
Mardi, la Corée du Nord avait procédé au tir d’essai de ce qu’elle a présenté comme un missile de croisière stratégique. Deux jours plus tôt, le dirigeant Kim Jong Un avait personnellement supervisé un test de ce que Pyongyang a affirmé être deux missiles de croisière de nouvelle génération lancés à partir d’un sous-marin.
En janvier, la Corée du Nord avait déjà annoncé avoir testé un «système d’armement nucléaire sous-marin» et un missile balistique hypersonique à combustible solide, après une année 2023 marquée par de très nombreux tests d’armement.
«Nouveau plan géant»
Les essais de missiles de croisière, qui volent dans l’atmosphère, ne tombent pas sous le coup des sanctions infligées par l’ONU à la Corée du Nord. Et ce, contrairement aux missiles balistiques, dont la trajectoire s’effectue essentiellement dans l’espace.
Les missiles de croisière volent à une altitude plus basse que les projectiles balistiques, ce qui les rend plus difficiles à détecter et à intercepter. Selon des analystes, la Corée du Nord pourrait être en train de tester des missiles de croisière destinés à être exportés vers la Russie pour être utilisés dans la guerre contre l’Ukraine.
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La République de Corée et les États-Unis soutiennent qu’en dépit de sanctions prises à l’ONU, le Nord envoie de l’armement en Russie, possiblement en échange d’une aide technique concernant son programme de satellite espion.
Par ailleurs, Kim Jong Un s’est rendu dans le chantier naval de Nampho, à 65 km au sud-ouest de Pyongang, où il a appelé à un renforcement de la marine nord-coréenne «pour défendre de manière fiable la souveraineté maritime du pays et intensifier les préparatifs de guerre», a indiqué vendredi KCNA, l’agence officielle nord-coréenne.
Le dirigeant nord-coréen a récemment désigné la République de Corée comme le «principal ennemi», a dissous les agences gouvernementales dédiées à la réunification et aux contacts avec Séoul, tout en menaçant de déclarer la guerre si son voisin empiétait sur son territoire «ne serait-ce que de 0,001 mm».
Ces dernières semaines, les deux pays ennemis ont renoncé à des accords conclus en 2018 pour prévenir les incidents armés, renforcé leur présence militaire à la frontière et procédé à des exercices d’artillerie à munitions réelles près du territoire de l’autre. Pyongyang accuse régulièrement la République de Corée et les États-Unis de préparer une invasion de son territoire.
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Durant sa visite à Nampho, Kim Jong Un a reçu des informations sur un «nouveau plan géant» décidé par le Parti unique en matière de forces navales, selon KCNA, qui n’a fourni aucun détail sur le contenu du plan en question.
Un sous-marin à propulsion nucléaire figurait sur la liste des armes stratégiques souhaitées par la Corée du Nord lors d’un important congrès du Parti unique en 2021, au même titre qu’une ogive hypersonique, des satellites espions et des missiles balistiques intercontinentaux à combustible solide.
En 2023, la Corée du Nord a lancé ce qu’elle a appelé son premier «sous-marin d’attaque nucléaire tactique». L’armée coréenne avait déclaré à l’époque que ce submersible ne semblait pas opérationnel, et des analystes avaient estimé qu’il s’agissait d’une version modifiée d’un sous-marin diésel-électrique conçu dans les années 1950, mettant en doute ses capacités.