Le Conseil de sécurité de l'ONU a "condamné fermement le lancement" d'une fusée par la Corée du Nord, dimanche, et s'est engagé à "adopter rapidement une nouvelle résolution", en chantier depuis plusieurs semaines, pour alourdir les sanctions contre Pyongyang.
Il s'agit de "violations dangereuses et graves" des résolutions de l'ONU, qui interdisent à Pyongyang toute activité nucléaire ou balistique sous peine de sanctions.
La Chine s'est ralliée à cette déclaration largement symbolique mais n'a donné, dimanche, aucune indication qu'elle était prête à accroître nettement la pression sur son allié. Les négociations entre Washington et Pékin sur une nouvelle résolution piétinent en raison des réticences chinoises.
Pour l'ambassadeur chinois Liu Jieyi, la résolution devra "réduire la tension, œuvrer à la dénucléarisation, au maintien de la paix et de la stabilité; et promouvoir une solution négociée".
Son homologue russe Vitali Tchourkine a plaidé pour une résolution "raisonnable, (...) qui ne mène pas à l'effondrement économique de la Corée du Nord", une des hantises de Pékin.
Selon le Conseil, le tir nord-coréen a "utilisé la technologie des missiles balistiques". Il contribue ainsi "au développement par la Corée du Nord de systèmes de vecteurs d'armes nucléaires", c'est-à-dire de missiles intercontinentaux à tête nucléaire capables d'atteindre les Etats-Unis.
Le tir, qui a suscité un tollé international, sonne comme un nouveau défi lancé par le régime communiste après déjà son essai nucléaire du 6 janvier et risque d'accroître les tensions dans la péninsule coréenne.
Le fait que le dernier étage de la fusée équipée d'un satellite soit parvenu à atteindre son orbite n'a pas pu être confirmé. Mais un responsable américain de la défense a déclaré qu'un engin semblait "avoir gagné l'espace".
Une présentatrice de la télévision officielle nord-coréenne a expliqué que ce tir, ordonné personnellement par le dirigeant Kim Jong-Un, avait permis "de placer en orbite avec succès notre satellite d'observation de la Terre Kwangmyong 4".
La Corée du Nord ne fait qu'exercer son droit légitime à une utilisation "pacifique et indépendante" de l'espace, a-t-elle ajouté.
Pyongyang soutient que son programme spatial est purement scientifique mais la communauté internationale l'accuse de couvrir ainsi des essais de missiles balistiques.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui s'est entretenu par téléphone avec ses homologues japonais et sud-coréen dimanche, a dénoncé une "violation flagrante" des résolutions de l'ONU, Tokyo un tir "absolument intolérable", Moscou un acte "très dommageable" que Londres a condamné "fermement".