L’armée sud-coréenne a déclaré avoir «détecté vers 7H44 (22H44 GMT) le lancement de ce qui semble être de multiples missiles balistiques à courte portée», qui ont parcouru quelque 300 kilomètres avant de s’abîmer dans la mer de l’Est, également connue sous le nom de mer du Japon. «Nous partageons les informations pertinentes avec les États-Unis et le Japon et nous nous tenons prêts à intervenir», a ajouté l’état-major interarmées.
Les tirs coïncident avec la visite du chef de la diplomatie américaine, arrivé la veille au soir à Séoul, où il a eu des entretiens lundi matin avec le président sud-coréen Yoon Suk Yeol et participé lundi au troisième «Sommet pour la démocratie». Ces lancements interviennent aussi quelques jours après la fin d’exercices militaires conjoints américano-sud-coréens.
Antony Blinken a «condamné (...) le lancement de missiles balistiques par la RPDC et réaffirmé l’engagement sans faille des États-Unis en faveur de la sécurité de la République de Corée», a déclaré le porte-parole du département d’État Matthew Miller.
Le Premier ministre Fumio Kishida a également condamné des essais d’armes «répétés et très fréquents». Cette «série d’actions menace la paix et la sécurité du Japon, de la région et de la communauté internationale. Nous ne le tolérons pas», a-t-il ajouté. Ces tirs de missile balistique sont les deuxièmes par Pyongyang en 2024, après celui, le 14 janvier, d’un engin équipé d’une ogive hypersonique.
Le chef de la diplomatie américaine est arrivé dimanche en République de Corée pour participer au troisième «Sommet pour la démocratie», une initiative du président des États-Unis Joe Biden, et que Séoul accueille de lundi à mercredi. Y sont présents des responsables du gouvernement, des ONG ainsi que des membres de la société civile.
«Manœuvre calculée de Pyongyang»
Jeudi, Séoul et Washington ont mis fin à leurs exercices annuels à grande échelle «Bouclier de la liberté», où le nombre de troupes participantes a été doublé par rapport à 2023. Pyongyang a averti que les États-Unis et la République de Corée paieraient un «prix élevé» pour ces manœuvres avant d’annoncer un exercice d’artillerie à grande échelle comprenant des unités frontalières «qui ont mis la capitale de l’ennemi à leur portée».
«Il s’agit d’une manœuvre très calculée de la part de Pyongyang, tirer plusieurs missiles montre qu’il est capable d’un tel acte même lorsque le plus haut diplomate américain est sur place», a indiqué à l’AFP le professeur Choi Gi-il, spécialiste des études militaires à l’université de Sangii.
Séoul est un allié clé de Washington dans la région. Les États-Unis stationnent quelque 27.000 soldats américains en République de Corée pour l’aider à se protéger face au Nord, doté de l’arme nucléaire.
Depuis le début de l’année, Pyongyang a désigné Séoul comme son «principal ennemi», fermé les agences consacrées à la réunification et au dialogue intercoréen et menacé d’entrer en guerre pour toute violation de son territoire «ne serait-ce que de 0,001 millimètre».