La situation est particulièrement chaotique au poste-frontière de Bregana, entre la Slovénie et la Croatie, qui bien que membre de l'Union européenne, n'appartient pas à l'espace Schengen, a constaté un photographe de l'AFP. Lassés par les heures d'attente, des passagers descendaient des bus pour patienter sur le bas-côté de cette autoroute reliant Ljubljana à Zagreb.
La file de voitures y est longue de plusieurs kilomètres dans les deux sens, avec des heures d'attente, selon le Club automobile croate (HAK).
En vigueur depuis le 7 avril, les contrôles systématiques de passagers aux frontières extérieures de l'espace Schengen, ont été proposés par la Commission européenne après les attentats de Paris du 13 novembre 2015. Ils ciblent les combattants étrangers se rendant ou revenant d'Irak et de Syrie.
Des milliers de personnes de l'Europe du nord et de l'ouest traversent la Croatie à la veille des vacances de Pâques ou se rendent dans ce pays qui a accueilli au total 13,8 millions de touristes étrangers en 2016, notamment sur sa côte adriatique.
"Je ne vois aucune raison sécuritaire pour qu'on ne revienne pas au niveau (de contrôle) d'avant le 7 avril", a déclaré vendredi le Premier ministre croate Andrej Plenkovic, mettant en garde contre "des effets économiques négatifs" de cette situation.
Le nouveau règlement prévoit la consultation de bases de données pour toutes les personnes traversant la frontière Schengen, y compris pour les ressortissants de cet espace de libre-circulation, qui jusqu'ici n'étaient soumis qu'à une simple vérification de leurs documents d'identité.
Il prévoit des exceptions en cas de "trop longues attentes aux frontières", avec la possibilité de réintroduire des contrôles ciblés, ce que la Croatie a finalement décidé de faire depuis jeudi, a annoncé Andrej Plenkovic qui à dit s'attendre à ce que la Slovénie fasse de même.
Son homologue slovène Miro Cerar avait déclaré la semaine dernière que ces bouchons étaient "insupportables" et que les deux pays allaient formuler "des propositions à la Commission européenne pour modifier de manière adéquate ce régime le plus tôt possible".