Il a ensuite signé avec les élus de son parti et de formations alliées cette "déclaration d'indépendance" suspendue.
Voici les principaux points de la déclaration et de son discours:
"Nous, représentants démocratiques du peuple de Catalogne, dans le libre exercice du droit d'autodétermination, et d'accord avec le mandat reçu des citoyens de Catalogne,- Constituons la République catalane, comme Etat indépendant et souverain, de droit, démocratique et social
- Décidons l'entrée en vigueur de la loi de transition juridique et fondatrice de la République (NDLR adoptée en septembre)
- Initions le processus constituant, démocratique, basé sur les citoyens, transversal, participatif et contraignant
- Affirmons la volonté d'ouvrir des négociations avec l'Etat espagnol, sans conditions préalables, afin d'établir un régime de collaboration qui profite aux deux parties. Les négociations devront être, nécessairement, sur un pied d'égalité.
- Portons à la connaissance de la communauté internationale et des autorités de l'Union européenne la constitution de la République catalane et la proposition de négociation avec l'Etat espagnol (...)
- Demandons au gouvernement de la Generalitat (le gouvernement catalan) d'adopter les mesures nécessaires pour rendre possible l'effectivité de cette Déclaration d'indépendance et les dispositions de la loi de transition juridique et fondatrice de la République (....)
Cependant avant même la signature de ce document, Puigdemont avait proposé au Parlement régional de suspendre les effets de la déclaration d'indépendance.
Dans son discours devant les députés régionaux, il a rappelé longuement comment la Catalogne avait tenté en vain de faire respecter son autonomie par le gouvernement espagnol, puis de négocier avec lui l'organisation d'un référendum d'autodétermination, comme en Ecosse en 2014.
"Nous vivons des temps exceptionnels, ayant une dimension historique. Les conséquences et les effets dépassent le pays et il est évident que la Catalogne, loin d'être une affaire intérieure (...) est une affaire européenne", a-t-il déclaré. "Si une telle consultation a pu s'organiser dans l'une des démocraties les plus anciennes, les plus consolidées, et exemplaires du monde, le Royaume-Uni, pourquoi ne pouvait-on pas le faire en Espagne?", a-t-il demandé. "La réponse à toutes ces demandes a été un refus radical et absolu, combiné à la persécution judiciaire et policière des autorités catalanes".
Puigdemont et son gouvernement ont finalement organisé un référendum d'autodétermination le 1er octobre malgré son interdiction par la justice espagnole et sans contrôle indépendant. D'après lui, le "oui" à l'indépendance l'a emporté avec 90% des voix et la participation a été de 43%.
"Arrivé à ce moment historique, en tant que président de la Generalitat, je prends la responsabilité de dire, en présentant les résultats de ce referendum devant le Parlement et nos concitoyens, que le peuple a décidé que la Catalogne doit devenir un Etat indépendant sous forme de République (...)
"Et avec la même solennité, le gouvernement et moi-même proposons que le Parlement suspende les effets de la déclaration d'indépendance afin que dans les prochaines semaines nous puissions entamer un dialogue sans lequel il est impossible de parvenir à une solution négociée (...)
"Il est de notoriété publique que depuis le référendum différentes initiatives de médiation se sont mises en place, concernant un dialogue et des négociations, au niveau national et international. Certaines ont été rendues publiques, d'autres pas encore..."Tous, sans exception, nous ont demandé de donner du temps pour donner une chance au dialogue avec l'Etat espagnol".