Cet article, publié en Une du quotidien anglophone vendredi, "donne une image insupportable, car fausse, de la France", écrit-il dans une tribune publiée sur le site du Huffington Post.
La France "s'enorgueillit que l'Islam soit la deuxième religion du pays. Des millions de citoyens de confession ou de culture musulmane vivent en respectant parfaitement leurs devoirs, et en jouissant pleinement de leurs droits", poursuit-il.
Suite à la polémique sur le burkini, tenue de bain intégrale à usage des musulmanes que certaines villes françaises ont interdite avant d'être désavouées par la justice, le journal américain avait lancé un appel à témoignages auprès de musulmanes européennes au sujet des restrictions sur le port du voile.
Vendredi, il a publié une sélection de ces témoignages, la plupart émanant de Françaises ou de Belges, sous le titre "Le "combat" au quotidien des musulmanes européennes".
Certains propos sont très virulents. Une femme estime possible que la France impose un jour le port de la "lune jaune" aux musulmans, comme les Juifs étaient désignés d'une étoile jaune sous l'occupation nazie. Une autre pense que les musulmans devraient obtenir "l'asile aux Etats-Unis" compte tenu des "persécutions" dont ils sont victimes.
"Je n'ignore rien de la xénophobie, des actes antimusulmans qui peuvent exister dans mon pays", écrit Manuel Valls, qui en revanche conteste "avec la plus grande vigueur" le choix de la journaliste du New York Times de ne donner la parole qu'à des voix accusatrices. "L'exigence aurait dû (la) porter (...) à interroger l'immense majorité des femmes musulmanes qui ne se reconnaissent pas dans une vision ultra-rigoriste de l'Islam."
Il lui reproche aussi de ne donner aucun élément d'analyse ou d'explications notamment sur le concept de "laïcité à la française" et l'accuse d'avoir récolté ces témoignages lors d'un séminaire "de formation à l'antiracisme" organisé cet été en France, qui avait créé la polémique car il n'était pas ouvert aux Blancs.
Le chef du gouvernement, qui avait soutenu l'interdiction du burkini, justifie à nouveau sa position, en assurant que ce maillot est une "provocation" et que les maires se battaient en fait "pour la liberté".