Bousculade de Mina: le bilan de 717 morts risque de s'alourdir

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Les autorités saoudiennes se refusaient cet après-midi 24 septembre d'avancer toute hypothèse sur les causes réelles de la bousculade de Mina, près de la Mecque, qui a fait 717 morts et 863 blessés. Elles ont annoncé l'ouverture d'une enquête, précisant que le bilan risquait de s'alourdir encore.

Le 24/09/2015 à 18h00

Lors d'une conférence de presse, le porte-parole du ministère de l'Intérieur saoudien, Mansour Atturki, a indiqué que l'enquête était toujours en cours, n'excluant pas la piste du non-respect des consignes de conduite par les pèlerins. Il a ajouté que «le croisement entre les routes piétonnières numéro 204 et 223 de Mina connaissaient, à ce moment précis, une importante affluence de pèlerins empruntant l'axe allant de Mouzdalifa à Mina, en passant par la stèle de lapidation de Satan». Mansour Atturki a en outre révélé, qu'au moment du drame, une forte température régnait dans la zone.

Le responsable saoudien a catégoriquement démenti le fait que la bousculade ait été provoquée par le passage d'un cortège officiel. "Il n'y a aucun lien à établir entre la bousculade et un prétendu passage de convoi", a affirmé Mansour Atturki, ajoutant que la configuration géographique de la stèle de lapidation de Satan et les rues et avenues menant à Mina ne peuvent faire l'objet d'extension. Le porte-parole a enfin rappelé que le ministre de l'Intérieur, le prince Mohammed Ben Nayef, a réuni ce jeudi une haute commission d'enquête dont les résultats officiels seraient communiqués prochainement.

Les autorités ont fermé les accès du lieu de l'accident. Quatre hôpitaux ont été réquisitionnés, ainsi que 220 ambulances et des hélicoptères. Alors que la majorité des pèlerins sont des étrangers, l'Iran a fait état d'un bilan de 90 morts parmi ses ressortissants se trouvant sur place, attribuant la tragédie à des failles dans le dispositif de sécurité, un vice-ministre accusant Ryad "d'irresponsabilité". Le grand mufti de Turquie, Mehmet Görmez, a indiqué que 18 pèlerins turcs étaient portés disparus.

L'Arabie saoudite avait cependant réalisé ces dernières années d'importants travaux d'infrastructure pour faciliter les mouvements des fidèles. Et cette année, le royaume a mobilisé 100.000 policiers. Tout au long du Hajj, le flot des pèlerins a été canalisé par les cordons des forces de sécurité et de volontaires distribuant eau et nourriture.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 24/09/2015 à 18h00