Blagues avec Poutine, bavardage avec MBS...Au G20, Donald Trump fait son show

Donald Trump et Mohammed ben Salmane.

Donald Trump et Mohammed ben Salmane. . DR

Donald Trump a affiché vendredi au G20 sa camaraderie avec des dirigeants controversés, du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à Jair Bolsonaro en passant par Vladimir Poutine, auquel il a fait une blague très remarquée.

Le 28/06/2019 à 11h12

Avant la traditionnelle photo de famille du G20, le président américain a rejoint l'estrade en compagnie de Vladimir Poutine, bavardant avec lui et lui tapotant le dos.

Peu après, Donald Trump a fait une plaisanterie qui a tout pour faire jaser, alors que des enquêtes parlementaires se poursuivent aux Etats-Unis sur les liens entre la campagne du républicain pour la présidentielle de 2016 et la Russie.

Lui et Vladimir Poutine posent côte à côte devant les journalistes, avant que leur réunion bilatérale proprement dite ne commence. Donald Trump est interpellé, dans un brouhaha, pour savoir s'il compte demander à son homologue de ne pas se mêler de la prochaine présidentielle de 2020 - à laquelle l'ex-magnat de l'immobilier est désormais officiellement candidat.

Il se tourne alors, sourire moqueur aux lèvres, vers son interlocuteur, et lance: "Pas d'ingérence dans les élections, président". Puis répète "Pas d'ingérence", en pointant l'index.

Vladimir Poutine, tendant l'oreille vers la traduction, sourit.

Lors de sa dernière entrevue avec son homologue russe, en Finlande en juillet 2018, le locataire de la Maison Blanche avait été vivement critiqué aux Etats-Unis pour son ton jugé trop conciliant.

Donald Trump s'est aussi montré très cordial à Osaka avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, surnommé "MBS".

Le président américain, lors de la photo de famille, moment toujours très scruté par la presse, a longuement bavardé avec le Saoudien. Et ce quelques jours après la publication par une experte de l'ONU d'un rapport impliquant Mohammed ben Salmane dans la mort du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.

Le président américain et "MBS" ont prévu un petit-déjeuner de travail samedi, eux qui favorisent tous deux une stratégie de pression maximale contre Téhéran dans le dossier du nucléaire iranien.

Donald Trump a aussi eu une rencontre bilatérale marquée par une débauche d'amabilités avec le chef de l'Etat brésilien Jair Bolsonaro.

"C'est quelqu'un de spécial", a lancé le milliardaire américain, ajoutant: "Il est très bon, il est vraiment aimé par le peuple brésilien".

"Je suis l'un de vos grands admirateurs depuis longtemps, même avant votre élection", a répondu le président brésilien, reprenant un thème largement développé lors de sa visite à la Maison Blanche en mars.

Jair Bolsonaro, qui partage avec Donald Trump un certain goût de la provocation, et un scepticisme face au changement climatique, s'est empressé de publier sur Twitter un cliché les montrant pouces en l'air et sourires victorieux.

Donald Trump a aussi assailli de compliments la chancelière allemande Angela Merkel lors de leur entrevue en tête-à-tête, évoquant "une personne fantastique, une femme fantastique".

Mais la chancelière est restée de marbre, y compris quand le président américain a tenté de créer une forme de complicité devant les caméras, à propos de ses adversaires démocrates.

Renonçant pour l'occasion aux surnoms moqueurs dont il affuble tous ceux qui espèrent lui succéder à la Maison Blanche en 2021, il a lancé sur un ton amusé: "Je préfère être avec vous que devant mon écran" à suivre le débat télévisé entre prétendants démocrates aux Etats-Unis. Sans réaction particulière de son interlocutrice.

Angela Merkel avait peut-être encore en travers de la gorge les récents commentaires de Donald Trump sur une Allemagne "défaillante" qui, selon lui, profite à bon compte de la protection militaire américaine.

La réunion bilatérale la plus attendue, entre Donald Trump et Xi Jinping, doit avoir lieu samedi, et il est peu probable que le président chinois se prête à de grandes effusions.

Les deux hommes doivent tenter d'enrayer leur conflit commercial et technologique. En jeu, sans doute rien de moins que la bonne marche de l'économie mondiale.

Le 28/06/2019 à 11h12