La tension est au zénith à Tizi Ouzou, chef-lieu de la Kabylie, et risque de dégénérer en affrontement ouvert entre le peuple kabyle et les autorités algériennes, après l’arrestation, le 7 juillet courant à Tiqubrin, de trois dirigeants du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie.
Un coup de filet savamment orchestré et mené par la police politique algérienne s’est en effet soldé par l’arrestation du président du MAK, Bouaziz Aït-Chebib, son secrétaire général, Farid Djenadi et le secrétaire national de la Jeunesse kabyle, Etnadir Chelbabi, quelques heures avant le meeting que les trois responsables du MAK devaient tenir à Ouaguenoun, à Tizi Ouzou.
En réaction à cette campagne contre les dirigeants de ce peuple amazigh sans défense, le président du gouvernement provisoire kabyle (ANAVAD, en exil), Ferhat Mehenni, a annoncé la création d’une cellule de crise et son intention de saisir le secrétaire général des Nations Unies.
Face à l'éventualité d'une saisine des Nations Unies, les autorités algériennes ont capitulé et relâché, in fine, les dirigeants du MAK dont le président Bouchaïb Aït Chebib qui a défié, hier samedi, la sûreté coloniale algérienne en accompagnant deux militants souverainistes kabyles, Djafar Khenane et Achour Arrouche, chez un avocat pour leur prodiguer des conseils juridiques à la veille de leur convocation, ce dimanche, par la brigade criminelle algérienne!
Ce nouvel épisode du cycle répressif algérien intervient alors que le peuple kabyle vient de commémorer, dans la douleur et les larmes, la violente répression du tragique «Printemps kabyle» en 2001, qui a fait 126 morts et plusieurs centaines de blessés parmi des manifestants, dont le «délit», semble-t-il, est d'avoir simplement revendiqué leur droit à l'autodétermination.