Il faut croire que l’hostilité envers le voisin marocain est une sorte de cause nationale pour les anciens caciques du régime algérien, dont la plupart sont aujourd’hui derrière les barreaux. Les dernières déclarations de l’ancien Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, devant une Cour de justice, ne laissent aucun doute sur l’animosité maladive, nourrie à l’égard du Maroc.
«Quand nous sommes passés à la phase de construction automobile, cela a créé d’énormes problèmes pour un pays voisin», a déclaré Abdelmalek Sellal devant le juge pour justifier le fiasco de l’installation de Hyundai en Algérie. L’ancien haut responsable était entendu dans le cadre du procès de l’oligarque Mahieddine Tahkout, procès dans lequel un autre ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, fait également l’objet de poursuites pour détournement de fonds.
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Les soi-disant «problèmes occasionnés à un pays voisin» sont ainsi évoqués comme circonstances atténuantes pour justifier l’incompétence des dirigeants algériens à mettre en œuvre une véritable industrie automobile ou encore pour balayer les présomptions de corruption qui pèsent sur l’ancien chef de gouvernement. La dilapidation de milliards est ainsi amplement justifiée du moment qu’elle a servi à contrer les intérêts du Royaume.
Le cocasse dans cette situation, c’est que le Maroc, ainsi que les Algériens et d’autres pays, ont bien ri de l’usine supposée «lui créer d’énormes problèmes». On se souvient que ce fleuron de l’industrie automobile algérienne servait juste à monter des roues sur des voitures prêtes à démarrer.