Le Conseil constitutionnel a jugé "impossible" l'organisation de la présidentielle prévue le 4 juillet après le rejet des deux seules candidatures au scrutin.
Le 22 février, plusieurs milliers de personnes, répondant à des appels sur les réseaux sociaux, manifestent dans plusieurs villes. "Pas de 5e mandat", "Ni Bouteflika, ni Saïd" (frère du président, perçu comme un "président bis" et un successeur possible), scandent les protestataires à Alger, où les manifestations sont interdites depuis 2001. Au pouvoir depuis deux décennies, M. Bouteflika, très affaibli depuis un AVC en 2013, avait annoncé le 10 février qu'il briguerait un 5e mandat.
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Le 10 mars, il regagne l'Algérie après deux semaines d'hospitalisation en Suisse pour "examens médicaux". Quelques jours après avoir présenté l'armée comme la "garante" de la stabilité, le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major, déclare que l'armée "partage" les "mêmes valeurs" que le peuple.
Le 11, M. Bouteflika renonce à briguer un 5e mandat, reportant sine die la présidentielle. Le ministre de l'Intérieur Noureddine Bedoui remplace Ahmed Ouyahia comme Premier ministre.
Le 15, des manifestations ont lieu dans 40 préfectures sur 48. Des diplomates évoquent "des millions" d'Algériens dans les rues.
Le 26, le général Gaïd Salah demande que le président soit déclaré inapte à exercer le pouvoir ou qu'il démissionne. Le lendemain, le Rassemblement national démocratique (RND), pilier de la majorité au côté du Front de libération nationale (FLN), demande "la démission du président".
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Le 2 avril, le général Gaïd Salah demande que soit "appliquée immédiatement" la procédure constitutionnelle permettant d'écarter le chef de l'Etat. Peu après, M. Bouteflika, 82 ans, démissionne.
Le 5, les Algériens descendent en masse dans la rue, déterminés à se débarrasser du "système".
Le 9, le président du Conseil de la Nation (chambre haute du Parlement) Abdelkader Bensalah est nommé président par intérim. L'opposition boycotte la réunion du Parlement. Le président par intérim fixe la présidentielle au 4 juillet.
A Alger, des milliers d'étudiants protestent. La police tire des grenades lacrymogènes et fait usage de canons à eau. Le directeur de l'Agence France-Presse (AFP) à Alger, Aymeric Vincenot, est expulsé par les autorités qui refusent de renouveler son accréditation. Le 16, le président du Conseil constitutionnel Taïeb Belaiz, fidèle de Bouteflika, démissionne.
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Le 29, le ministre des Finances Mohamed Loukal, ancien gouverneur de la Banque centrale, est entendu dans le cadre d'affaires de "dilapidation" de fonds publics. Le lendemain, l'ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia est entendu dans des dossiers "de dilapidation de fonds publics et d'avantages indus".
Le 5 mai, Saïd Bouteflika et deux ex-chefs des services de renseignements sont placés en détention provisoire, poursuivis pour "atteinte à l'autorité de l'armée" et "complot contre l'autorité de l'Etat". La justice lance plusieurs enquêtes pour corruption contre des personnalités liées au clan Bouteflika.
Le 20 mai, le général Gaïd Salah rejette deux principales demandes de la contestation: le report de la présidentielle et le départ des figures du "système politique". Le 22, il assure n'avoir "aucune ambition politique".
Le 31, les manifestants défilent en masse pour le 15e vendredi consécutif, notamment dans la capitale et malgré de nombreuses arrestations. Ils rendent hommage à un militant des droits humains mort en détention.
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Le 2 juin, le Conseil constitutionnel juge "impossible" l'organisation de l'élection présidentielle prévue le 4 juillet, après avoir rejeté les deux seuls dossiers de candidature déposés, selon la télévision nationale.