La première attaque survenue en début de soirée contre la mosquée Karte Sakhi, dans le quartier de l'Université dans l'ouest de la capitale, a fait selon le dernier bilan officiel 14 morts et 36 blessés parmi les pélerins réunis pour cette célébration, la plus importante du calendrier chiite.
Mais selon le porte-parole du ministère Sediq Sediqqi, "deux terroristes ont perpétré deux attaques séparées contre deux mosquées, la première à Karte Sakhi et la deuxième à Karte Char", autre quartier de l'ouest de Kaboul où résident les membres de la minorité chiite.
"Les deux assaillants ont été tués par les forces spéciales. Nous essayons encore de finaliser les bilans" de ces attaques a confié M. Sediqqi à l'AFP.
Les talibans ont démenti mercredi matin toute responsbilité : "Nous n'avons rien à voir dans l'attentat de la mosquée de Karte Sakhi, nous sommes profondément affectés par cette attaque contre des civils" a affirmé sur Twitter leur porte-parole Zabihullah Mujahid. Il ne fait aucune mention d'une deuxième attaque.
Partout dans le monde la communauté chiite commémore mercredi la mort de l'imam Hussein, petit-fils du prophète Mohammed, assassiné en 680 et dont la fin tragique constitue un épisode fondateur du chiisme. La journée est donc fériée en Afghanistan et les responsables difficiles à joindre.
Le dernier attentat visant la minorité chiite hazara d'Afghanistan avait fait 84 morts et plus de 130 blessés le 23 juillet à Kaboul, au coeur d'une manifestation pacifique. Il avait été revendiqué par l'organisation Etat islamique dont c'était le premier coup d'éclat au coeur de la capitale.
Dans un communiqué mardi soir, le président afghan Ashraf Ghani a condamné l'attentat contre la mosquée Karte Sakhi, déclarant que "toute attaque contre des lieux de culte ou des civils relève du crime contre l'humanité". Il a tenu à "assurer la population que le gouvernement prendra toutes les mesures en son pouvoir pour garantir la sécurité au cours de la célébration d'Achoura" qui se tient mercredi.