La cérémonie se déroule dans un contexte singulier, au lendemain d’élections législatives anticipées n’ayant pas dégagé de majorité absolue pour les principaux camps, et sans visibilité sur le prochain gouvernement.
Les installations nécessaires à la tenue des prochains Jeux olympiques de Paris ont obligé la parade militaire organisée chaque année le 14 juillet à s’exiler sur l’avenue Foch, au lieu de se dérouler comme de coutume sur la célèbre avenue parisienne des Champs Élysées.
Ce dimanche matin, le défilé des soldats à pied sera par ailleurs réduit de 30% avec 4.000 participants seulement contre 6.500 l’an passé.
Aucun char ni blindé ne participera à la fête. Et avec les JO, aucune personnalité étrangère n’a été invitée cette année.
Un contraste avec les fastes cérémonies de 2023, en présence du Premier ministre indien Narendra Modi.
La cérémonie se déroulera en présence du président Emmanuel Macron, dont la décision de dissoudre l’Assemblée nationale le 9 juin et de convoquer des élections législatives anticipées a plongé le pays dans l’inconnu.
Dans ce climat brouillé, les Armées françaises attendent de découvrir le nom de leur futur ministre, appelé à remplacer Sébastien Lecornu, et de connaître l’avenir de leur budget, en hausse constante depuis 2017.
Samedi, Emmanuel Macron a estimé «nécessaire» un «ajustement» du budget défense en 2025 en raison du «rapprochement des menaces», alors que des priorités nouvelles ont émergé ces dernières années à la faveur de la guerre en Ukraine, à l’instar des drones armés, devenus incontournables sur le champ de bataille.
Mais «je parle bien d’ajustement et non de remise à plat», a souligné le président, en assurant que «les ambitions et les fondements sont invariables pour la défense de notre pays».
La loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030, prévoit une hausse de 40% par rapport à la précédente LPM avec 413 milliards d’euros sur sept ans.
Valeurs de l’olympisme
À Paris dimanche, le défilé du 14 juillet impliquera 22 hélicoptères et 45 avions, dont deux américains et deux britanniques, ainsi que 162 chevaux de la Garde républicaine.
Un des objectifs de l’édition 2024 est de «mettre en avant les liens entre les armées et les valeurs de l’olympisme», à douze jours de la cérémonie d’ouverture dans la capitale française, avec en tableau final un relais à cheval de la flamme olympique, selon le gouverneur militaire de Paris, le général Christophe Abad.
Quelque 18.000 militaires doivent participer à la sécurité des JO (26 juillet-11 août), en appui des 45.000 forces de sécurité intérieure, police et gendarmerie.
«Par votre engagement au service du succès des Jeux, parfois à travers vos propres athlètes, vous prendrez toute votre part à cette saison d’unité et de rayonnement de la Nation», a salué samedi Emmanuel Macron devant un parterre de hauts gradés.
En cette année de commémoration des 80 ans de la Libération de la France, un tableau initial mettra par ailleurs en avant 31 pays qui ont participé à cette page d’Histoire -- 14 pays occidentaux et 17 pays d’Afrique et du Maghreb dont l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, mais aussi le Sénégal, le Tchad et Djibouti.
Cet engagement sera mis en scène avec quatre véhicules d’époque prêtés par l’association «Garand de la mémoire», en référence au fusil américain de l’époque, le M1 Garand.
Dans la foulée, 22 hélicoptères et six avions légers poursuivront le défilé qui fera la part belle aux unités militaires élevées au rang de Compagnon de la Libération, comme le régiment de marche du Tchad (RMT) ou les fusiliers marins du commando Kieffer.
Cent jeunes Français faisant partie d’un nouveau programme de recrutement de l’armée de Terre défileront également, tout comme des réservistes et des volontaires du service national universel (SNU), qui formeront les anneaux olympiques devant la tribune présidentielle.
La célèbre Patrouille de France clôturera la cérémonie en dessinant dans le ciel les couleurs du drapeau français, au-dessus d’une tribune présidentielle plus étroite qu’à l’accoutumée.