“Avec Twitter, les hommes politiques prennent des risques”, affirme Antoine Duboquoy, co-auteur de “Twittus Politicus” paru aux éditions Fetjaine. Selon un entretien accordé au NouvelObs, il affirme que “ce canal ouvert à tous... permet d'attirer l'attention des médias et de renforcer leur légitimité”. Qu'en est-il au Maroc ? Ou plus précisément, quel usage font les hommes politiques marocains du site de micro-blogging ? Déjà, ils ne sont pas très nombreux à tweeter, du moins, pas selon leur vrai identité. Dans le gouvernement actuel, on compte le ministre du Tourisme, Lahcen Haddad.
Le profil de ce dernier fournit des informations sur le secteur du tourisme au Maroc, des chiffres, mais aussi l'agenda du ministère. L'un des derniers tweets de l'actuel ministre de l'Habitat et de l'urbanisme, et ex-ministre de la communication, démontre pourquoi les politiques bouderaient le social media : la prise de risque comme dirait Duboquoy.
En mode pseudoDe son côté, l'ancien gouvernement était plus actif, en comptant deux ministres qui étaient très présents sur la twittoma mais qui le sont de moins en moins. Il s'agit de Moncef Belkhayat, ex-ministre de la Jeunesse et des Sports et d’Ahmed Réda Chami, ex-ministre de l'Industrie, du Commerce et nouvelles technologies. Ce dernier a même initié le “Ftour Chami” où la twittoma était invitée par le ministre pour discuter de l'actualité, de la place des TIC et de la mise en place de la stratégie e-gov, autour d'un ftour. Abdelillah Benkirane est présent aussi sur la twittoma, il interagit avec son franc-parler habituel sur l'actualité du gouvernement et de son parti, sauf que ce profil, à plus de 1.500 abonnés, est ce qu'il convient d'appeler “un fake” comme le signale sa description.
Comprendre un faux-compte. En effet, la twittoma regorge de “fakes”, c'est-à-dire des gens qui tweetent sous pseudo, en cachant leur vraie identité, le plus souvent pour ne pas s'imposer d'auto-censure et “s'amuser sans limites”, comme nous apprend Connard of Morocco ™, un des membres les plus influents de la twittoma.
Pour information, l'apparition d'une communauté marocaine des adeptes du réseau de micro-blogging date de 2007, depuis la twittoma n'a cessé de regrouper des Marocains avec divers backgrounds et aux professions diverses : journalistes, marketers, ingénieurs... dont le dénominateur commun est le geek en chacun. Ceci a été à l'origine d'un développement de plusieurs concepts où la twittoma passait du virtuel au réel, comme le "twunch", le "tweetup" ou "le geek ftour", où non seulement des débats, et du partage sont à l'ordre du jour, mais aussi... des demandes de mariage! C'était le cas de Layla Choukri et Amine Lagssir dont la vidéo de demande en mariage a créé un buzz l'été dernier.