Presse Ittihadie: Kheïrat défie Lachgar

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Revue de presseKiosque360. Réagissant à l'annonce de son «éviction» de la direction des quotidiens Al Ittihad Al Ichtiraki et Libération, Abdelhadi Kheïrat a mis au défi le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar, de mettre à exécution sa décision.

Le 07/01/2015 à 12h51

«Si Lachgar croit être capable de me virer, qu’il le fasse. Et s’il voit que les deux quotidiens, Al Ittihad Al Ichtiraki et Libération, sont les siens propres, qu’il les récupère … Croyez-moi, il ne pourra pas le faire». Ces propos, recueillis par Akhbar Al Yaoum auprès d’Abdelhadi Kheïrat, et diffusés dans son édition de ce mercredi 7 janvier, dénotent une volonté farouche d’en découdre avec le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar, mis au défi de débarquer l’actuel patron de la presse ittihadie, comme cela aura été décidé, lundi 5 janvier, par le bureau politique du parti socialiste. «Abdelhadi Kheïrat ne se soumettra pas à la décision de son éviction de la direction de la publication d’Al Ittihad Al Ichtiraki et Libéraion», rapporte le quotidien, en révélant que l’ultimatum de «trois jours» fixé par le BP de l’USFP au député d’Aoulad Essaïd pour évacuer le siège des deux publications, expirera jeudi 8 janvier. «La fin ne sera pas comme l’aurait souhaité Driss Lachgar», menace Kheïrat, en faisant planer le flou sur ce qu’il compte faire, ce jeudi 8 janvier, pour faire face à la décision du patron de l’USFP. «Le Premier secrétaire a classé l’affaire à sa manière, même s’il a fixé son présumé ultimatum, en désignant Habib El Malki à ma place, comme si les choses étaient aussi simples que cela», commente Kheïrat, en prévoyant une «fin triste» à son bras de fer avec l’actuel dirigeant de l’USFP.

Lachgar accusé de «complotisme»D’après Abdelhadi Kheïrat, la décision de son éviction aurait été ficelée par Driss Lachgar avant même la réunion du bureau politique de l’USFP, lundi 5 janvier. «Ce qui se passe actuellement n’est que le prolongement d’un plan préétabli par Lachgar afin de saper le moral des dirigeants USFPéistes et dresser des échafauds pour les militants, au lieu que le parti prenne sa responsabilité dans l’encadrement des gens et se batte pour la réalisation de son projet de société», relève-t-il, en accusant Lachgar et ses affidés de «vouloir faire du parti et de ses journaux une chasse gardée». «Nous allons nous battre, avec la dernière énergie, afin de faire capoter ce projet», promet-il. «Je ne lui serrai jamais la main tant qu’il ne se sera pas excusé publiquement», ajoute-t-il, en réponse à une question sur les raisons de son boycott de la dernière réunion du bureau politique. «Il y a un problème structurel dans l’esprit de Lachgar qui lui fait croire qu’il peut, un jour, insulter un militant et revenir, le jour suivant, le saluer comme si de rien n’était», diagnostique-t-il, en avouant ne pas être en mesure de «se comporter normalement avec un monsieur qui se permet de diffuser des communiqués, au nom du bureau politique, pour diaboliser toux ceux qui auraient un avis contraire au sien». Une lecture d’ailleurs largement partagée par le commun des militants ittihadis, dont ceux du courant «Ouverture et Démocratie» fondé par le regretté Ahmed Zeïdi, et dont les deux leaders actuels, Réda Chami et Abdelali Doulou, ont été mis à la porte pour avoir simplement revendiqué le droit à la différence. Vous avez dit "droit à la différence" ? 

Par Ziad Alami
Le 07/01/2015 à 12h51