Médias, influenceurs et RP: le rappel à l’ordre de l’ANME

Le président de l'ANME, Driss Chahtane, lors de l'assemblée générale ordinaire de l'association tenue jeudi 22 septembre 2022, à Casablanca. DR

L’Association nationale des médias et des éditeurs (ANME), regroupant des éditeurs de presse papier et électronique, revient à la charge pour alerter sur les graves dérives de certains prestataires des relations publiques et institutionnelles. Les détails.

Le 14/06/2024 à 13h19

Selon un communiqué, diffusé ce vendredi 14 juin, l’ANME affirme suivre sur plusieurs mois les agissements de certaines sociétés actives dans le domaine des RP et de la publicité ouvrant pour le compte d’établissements publics et privés et en contact avec des médias écrits et électroniques nationaux.

L’ANME dit suivre avec une grande consternation les pratiques de ces sociétés qui ont failli à leurs engagements envers les médias nationaux.

«Ces agences et sociétés ont suivi au pas la vague des influenceurs et des producteurs de contenus mus par une pure logique lucrative sachant que plusieurs d’entre eux (les influenceurs) font l’objet de suspicions au sujet des nombres de vues et d’abonnés, n’hésitant pas à recourir au chantage et à l’escroquerie», souligne le communiqué de l’ANME.

Cette nouvelle «alliance» entre les sociétés de RP, les influenceurs et les institutions publiques qui déboursent plusieurs millions de dirhams annuellement pour leur promotion constitue selon l’ANME l’une des grandes dérives qu’il faudra combattre par les professionnels des médias nationaux et les éditeurs.

En rappelant les efforts exceptionnels fournis par les patrons des entreprises de presse nationales en termes d’investissements et de création et préservation de postes d’emploi, l’ANME dit refuser, de manière catégorique, que tous ces efforts soient sacrifiés et détournés au profit d’influenceurs ne payant aucune sorte d’impôt et aux dépens du secteur formel, celui des médias et partenaire de l’État dans les réformes en cours.

Partant de ce constat d’une situation qui ne doit plus durer, l’ANME affirme avoir ouvert une enquête sur le transfert abusif de deniers publics et privés à des fins qui n’ont rien à voir avec le secteur des médias comme service d’utilité publique à pérenniser.

De même, l’ANME appelle à revoir les législations régissant l’activité des sociétés des RP, définissant leurs misions, leurs champs d’intervention et les limites de leurs partenariats.

En conclusion, affirme l’ANME, les membres de cette ONG sont appelés à boycotter toutes sortes d’activités réunissant les sociétés suscitées et les influenceurs, ne serait-ce que pour relayer leurs communiqués.

Par Nisrine Zaoui
Le 14/06/2024 à 13h19