Suite aux instructions du parquet général, la police judiciaire compétente a arrêté tôt ce matin Ali Anouzla, directeur du journal électronique Lakome, pour investigation suite à la diffusion par ce site d'une vidéo attribuée à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) incitant au terrorisme au Maroc.
Interrogé par Le360, l’entourage proche de Ali Anouzla a révélé que ce dernier avait été appréhendé à son domicile à 7h ce matin à Rabat, avant d’être embarqué dans un véhicule de la sûreté nationale, accompagné de 15 agents de police. Toujours selon la même source, Anouzla a été escorté jusqu’aux locaux de Lakome, où les éléments de la sûreté nationale ont procédé à la saisie de tous les ordinateurs. Anouzla a ensuite été escorté vers l’un des commissariats de la capitale vers 9h30 en vue de son interrogatoire.
Selon des sources judiciaires, Ali Anouzla risque d’être interrogé dans le cadre de la loi antiterroriste. Et de préciser que la loi accorde, si c’est le cas et cela va l’être pour le parquet, aux enquêteurs de placer le mis en cause en garde à vue pour une durée de "98 heures renouvelables trois fois au maximum". La loi autorise ainsi une garde à vue maximale de 12 jours au terme de laquelle le prévenu doit être présenté au parquet qui décidera de son sort.
Trois cas de figure
Au terme de l’enquête policière, il est prévu alors trois cas de figures pour le parquet : "soit le prévenu est poursuivi en état d’arrestation, soit il est poursuivi en liberté provisoire, soit son dossier est classé et le mis en cause est relaxé". Selon la loi également, le prévenu a le droit d’être assisté d’un avocat à partir de la seconde phase de renouvellement de la garde à vue, soit au-delà des premières 98 heures, pas avant.
Dans un communiqué publié mardi, le procureur général auprès de la Cour d’appel de Rabat a annoncé avoir donné "ses instructions à la police judiciaire compétente pour l'arrestation du responsable du journal électronique Lakome pour investigation, suite à la diffusion par ce site d'une vidéo attribuée à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI)". "La publication de cette vidéo incite à des actes terroristes au Maroc", a indiqué le parquet général, ajoutant que "les procédures judiciaires adéquates seront appliquées à la lumière des résultats de l'investigation".