El Khalfi proteste contre la «sahra» de 2M

LE360

Revue de presseKiosque360. Le ministre de la Communication vient encore de critiquer – au téléphone - la chaîne d’Aïn Sebaâ dont il est pourtant membre du conseil d’administration. Du déjà vu à la télé…

Le 30/11/2014 à 23h36

Décidément Mustapha El Khalfi n’en rate pas une pour critiquer 2M. Devant son impuissance à asseoir son contrôle sur cette chaîne qui relève du pôle public (mais qui échappe à son pouvoir), il n’hésite pas à saisir la moindre occasion pour dénoncer sa programmation. Après le fameux épisode de la retransmission de la soirée «Caftan 2014» et ses scènes qui «ébranleraient la foi des musulmans», voilà que le ministre s’insurge contre la soirée musicale de 2M programmée en prime-time samedi dernier. Et le prétexte est tout trouvé: le Maroc frappé par des intempéries meurtrières n’a pas le moral à une fiesta cathodique… Akhbar Al Yaoum nous rapporte, dans son édition du 1er décembre, que le ministre de la Communication a appelé au téléphone le directeur général de 2M, Salim Cheikh, samedi 29 novembre aux environs de 22h, pour protester contre la soirée musicale diffusée par la chaîne d’Ain Sebaâ, largement critiquée sur les réseaux sociaux. Selon le quotidien, «le ministre a demandé au directeur de tenir compte des sentiments des Marocains et des circonstances difficiles que traverse le pays. Surtout après les instructions royales au gouvernement de se mobiliser au Sud». Nos confrères enchaînent en expliquant que Salim Cheikh n’a rien entendu et a même maintenu une deuxième soirée, après la «sahra» classique, à l’honneur de la chanteuse libanaise Sabah, décédée cette semaine. Le comportement de Mustapha El Khalfi met à nu sa volonté de prendre la main sur la programmation des chaînes publiques et de chercher des noises à une station dont la ligne éditoriale n’est pas tendre avec la ligne politique de son parti. Il prouve par ailleurs qu’il est peu au fait des rouages du fonctionnement d’une chaîne de télévision: la programmation ne change pas en cours de soirée, mais se décide des jours auparavant et cela implique des engagements avec des annonceurs. Il a surtout oublié que les téléspectateurs marocains tiennent entre les mains une télécommande: ils peuvent toujours zapper s’ils trouvent la «sahra» de 2M de mauvais goût. D’ailleurs combien étaient branchés sur MBC, qui n’est même pas au courant des intempéries qui frappent le Maroc? Après avoir perdu la bataille des cahiers de charges des télévisions publiques, il y a deux ans de cela, le ministre se manifeste comme il peut.

Par Fahd Iraqi
Le 30/11/2014 à 23h36